Le Chef de l’Etat turc s’est exprimé, mercredi, lors de la 34ème réunion de l’ISEDAK (Comité permanent pour la coopération économique et commerciale de l’Organisation de la Coopération Islamique) à Istanbul.
Erdogan a longuement consacré son discours à la cause palestinienne et au statut de Jérusalem.
"Je salue la Palestine, mère patrie de la civilisation, de la paix et du bien, ainsi que Jérusalem, perle des yeux de la Palestine et du monde islamique. Je salue les Palestiniens, jeunes, femmes, enfants, qui donnent leur vie pour protéger Jérusalem, ainsi que les réfugiés palestiniens qui depuis 70 ans pleurent", a d’abord dit le président turc.
Recep Tayyip Erdogan a voulu rappeler la place qu’occupe Jérusalem et la Palestine dans le cœur des Musulmans du monde entier.
"Tant qu'il y aura des Musulmans et des personnes qui défendent la justice et la liberté, la Palestine continuera d'exister", a-t-il assuré.
Pour Erdogan, la question palestinienne, comme tant d’autres difficultés de la région, sont les conséquences directes de la donne apparue après la première guerre mondiale.
"La principale cause de toutes les crises et douleurs que nous vivons dans la région, en particulier en Syrie, en Irak, au Yémen et en Palestine, se cache derrière le design imposé avec la 1ère Guerre mondiale", a-t-il estimé.
Et de poursuivre : "A nos yeux, l'Histoire n'est pas une série d'évènements passés. C'est une source d'inspiration et de leçons à prendre avec courage. Chaque évènement du passé, avec ses douleurs et ses joies, doit être analysé avec sérieux par nous les Musulmans."
Afin de soutenir la cause palestinienne et protéger le statut de Jérusalem, occupée par l’état israélien, le leader turc a lancé un appel aux dirigeants de tous les pays musulmans.
"Nous devons promouvoir le voyage de nos concitoyens à Jérusalem pour que les lumières de la ville ne soient éteintes par les occupants", a-t-il lancé.
Mais le Chef de l’Etat turc a également souligné l’importance pour les musulmans de faire preuve d’autocritique.
"Nous ne devons désormais plus tomber dans le piège de ceux qui attisent nos différences pour nous opposer les uns aux autres", a-t-il déclaré, avant d’ajouter : "Nous ne devons plus tomber dans les pièges de ceux qui donnent plus de valeur à une goutte de pétrole plutôt qu'à une goutte de sang".
Erdogan a notamment voulu sensibiliser à nouveau sur le drame humain auquel font face les Yéménites.
"Il n'est pas nécessaire de chercher ailleurs les responsables de la famine de millions de gens au Yémen. Nous, les Musulmans, les prétendus Musulmans, sommes les responsables", a-t-il affirmé.
Et de poursuivre : "Nous ne devons pas construire de nouvelles frontières avec nos cœurs dans cette région dont les frontières ont été tracées avec le sang"
En conclusion, le Président turc a renouvelé son appel en faveur d’une refonte profonde de l’Organisation des Nations Unies (ONU).
"N'avons-nous pas été confronté à une grande déception à chaque fois que nous avons frappé à la porte d'une institution internationale pour une solution en Palestine ou au sujet des guerres civiles ? Qu'attendons-nous encore d'elles ? Elles, ces instituions, ne travailleront jamais dans notre intérêt", a-t-il demandé.
"Le système des Nations Unies doit absolument être réformé", a conclu le président turc.
AA
