Trump limoge Jeff Sessions, son ministre de la Justice

  08 Novembre 2018    Lu: 1383
Trump limoge Jeff Sessions, son ministre de la Justice

Dans le viseur de Donald Trump depuis de longs mois, le ministre américain de la Justice, Jeff Sessions, a été limogé mercredi par le président Donald Trump qui a annoncé dans la foulée l'avoir remplacé par Matthew Whitaker, directeur de cabinet de l'Attorney General.

Ce départ n'est pas une surprise, la Maison blanche ayant multiplié les signes d'agacement devant le comportement de Jeff Sessions, accusé de ne pas en faire suffisamment pour mettre un terme à l'enquête conduite par le procureur spécial Robert Mueller sur l'éventuelle implication de la Russie dans la campagne électorale de 2016 et sur les liens que des proches de Trump pourraient avoir entretenu avec des représentants de Moscou.

Jamais, dans l'histoire moderne des Etats-Unis, un ministre n'aura subi autant d'attaques verbales de la part d'un président.

Conservateur convaincu, Jeff Sessions, 71 ans, fut dès 2015 l'un des premiers caciques du Parti républicain à soutenir la candidature de Donald Trump à l'investiture républicaine.

Le président américain a annoncé son limogeage sur Twitter et Jeff Sessions a dit dans un courrier avoir présenté sa démission à la demande du président. "A votre demande, je vous présente ma démission", a-t-il écrit.

Ce limogeage pourrait avoir un impact sur l'enquête conduite par le procureur Mueller, Matthew Whitaker ayant à plusieurs reprises jugé que ses investigations allaient "trop loin" notamment lorsqu'elles visent les avoirs financiers de la famille Trump.

Contacté par Reuters, un porte-parole du procureur spécial l'a pas souhaité faire de commentaire sur le limogeage de Jeff Sessions et sur ses conséquences sur "l'enquête russe".

Les démocrates ont immédiatement déploré la décision présidentielle et demandé des explications à la Maison blanche.

"Pourquoi le président a-t-il fait ce changement et qui a l'autorité sur l'enquête du procureur spécial Mueller ?", s'est demandé sur Twitter le représentant démocrate Jerrold Nadler, qui devrait prendre en janvier la présidence de la commission judiciaire de la Chambre.

Actuellement placée sous la supervision du ministre-adjoint à la Justice, Rod Rosenstein, Jeff Sessions ayant été contraint de se récuser, l'enquête vise à la fois à établir s'il y a eu ingérence russe dans la campagne de 2016 et s'il y a eu coordination entre des membres de l'équipe de campagne de Donald Trump et Moscou.

Cinq personnes liées à Donald Trump ont déjà plaidé coupable après avoir été mises en accusations, Paul Manafort, républicain de longue date, l'ancien avocat de Donald Trump, Michael Cohen, l'ancien conseiller en politique étrangère de campagne, George Papadopoulos, son premier conseiller à la Sécurité nationale, Michael Flynn, et Rick Gates, proche de Paul Manafort qui a également travaillé pour l'équipe de campagne en 2016.


Tags: Etats-Unis  


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