"L'ambassadeur du royaume d'Arabie Saoudite a été appelé au ministère des Affaires étrangères en relation avec l'affaire du meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi", a indiqué une porte-parole du ministère à l'AFP. Aucune date n'a été communiquée.
Plus tôt dans la journée, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait appelé au jugement des meurtriers présumés de Jamal Khashoggi et insisté sur le caractère soigneusement prémédité de ce crime, contredisant la version avancée par Ryad. L'Arabie Saoudite avait avoué samedi que Khashoggi était mort au consulat, affirmant qu'il était décédé lors d'une "rixe", mais a nié toute implication du jeune prince héritier Mohammed ben Salmane, considéré comme l'homme fort du royaume.
Le ministre danois des Affaires étrangères a indiqué aujourd'hui devant la presse "avoir écouté le discours d'Erdogan, parlant d'un acte planifié et qu'il reste encore beaucoup de zones d'ombre". "Je crois qu'il est raisonnable de donner l'opportunité à l'ambassadeur saoudien de s'expliquer, et nous aurons l'occasion de lui poser des questions", a ajouté Anders Samuelsen. Le Danemark a déjà annulé toute participation officielle au Forum de Ryad, qui se tient actuellement dans la capitale saoudienne. A ce stade, le ministère danois n'a pas fait savoir si le pays comptait interrompre ses activités dans le royaume saoudien.
Agé de 59 ans au moment des faits, Jamal Khashoggi, exilé aux Etats-Unis depuis 2017 par crainte d'une arrestation, était un critique du prince héritier saoudien. Il était entré le 2 octobre au consulat saoudien à Istanbul pour des démarches administratives avant de disparaître. Les Turcs avaient rapidement mis à mal la thèse officielle de l'Arabie Saoudite, selon laquelle M. Khashoggi était ressorti du consulat, et ont distillé via la presse des détails de son meurtre présumé.
Le Figaro
