Le Télégramme publie un article sur le festival Nassimi

  17 Octobre 2018    Lu: 773
Le Télégramme publie un article sur le festival Nassimi

Le Télégramme a publié un article intitulé «Lyre celtique. Une première pour Ar Bard en Azerbaïdjan» dédié au Festival Nassimi, arts et spiritualité, qui s’est tenu à Bakou.

L’Azvision présente le texte intégral de l’article.

«Invité par le ministre de la Culture d’Azerbaïdjan, le musicien costarmoricain Julian Cuvilliez, leader du groupe Ar Bard et luthier à l'origine de la renaissance de la lyre gauloise, a vécu un séjour assez incroyable à Bakou, entre odeurs de pétrole, gratte-ciel et traditions millénaires. Sans compter la présence d’un certain Vladimir P. le soir de son concert de rock celtique à l’Elektra Hall…

La première chose qui l’a frappé, en foulant le tarmac de l’aéroport, c’est cette odeur, entêtante et omniprésente : le pétrole. « C’est leur trésor. Là-bas, la vie est rythmée aux battements des pompes qui extraient l’or noir », témoigne Julian Cuvilliez, des images plein la tête : « Depuis la chambre de notre hôtel, nous pouvions voir les flammes sortant des cheminées d’une station pétrolière bâtie en plein centre-ville ».

Reçus comme des princes

Le 27 septembre dernier, le leader du groupe de rock celtique Ar Bard, domicilié dans le petit village costarmoricain de Kerpert (à une trentaine de kilomètres au sud de Guingamp), débarque en compagnie du guitariste Sven Vinat, au milieu des gratte-ciel de Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan. « Un nouvel eldorado, où tout semble possible », observent très vite les deux hommes, bien loin d’imaginer la suite de leur périple. Car la limousine qui les attend à la sortie de l’aéroport n’est qu’un prélude à cinq jours inoubliables au bord de la mer Caspienne.

Les deux comparses sont les invités d’honneur du festival Nasimi (du nom d’un poète et philosophe du XIVe siècle) ; une manifestation mettant à l’honneur la poésie et les musiques ethniques du monde entier (Japon, Inde, Irak, Finlande…). Le voyage est programmé depuis l’arrivée d’un message électronique début août. L’expéditeur ? Abulfas Garayev, le ministre de la Culture de la République d’Azerbaïdjan, qui propose à Julian un concert exclusif, et à guichets fermés, dans le télescope de la ville de Shamakhi. « Mon premier réflexe a été d’aller voir sur une carte où se trouvaient l’Azerbaïdjan et Bakou », se rappelle le musicien, qui n’aurait jamais imaginé que la première date de la tournée de son groupe aurait lieu à plus de 5 000 km de chez lui.

Comment le ministre de cette ancienne république soviétique, à cheval entre l’Europe et l’Asie, a-t-il connu Ar Bard ? « C’est la consécration de quinze ans de travail et de recherches avec ma compagne », savoure Julian qui a fait reconnaître la lyre gauloise (« le plus ancien instrument retrouvé sur le territoire breton ») par l’administration française en 2015. Son travail a permis au luthier de vendre cet instrument en Russie, en Israël ou au Canada. Ses apparitions, l’hiver dernier dans l’émission de France 3 "Qui prendra la suite ?", ont peut-être également aiguisé l’intérêt du ministre. Autre possibilité, cette vidéo du musicien et de sa compagne, jouant tous les deux de la lyre et visionnée plus de 240 000 fois sur la plateforme Internet YouTube.

«Ce premier concert aura été un bel hommage aux bardes des anciens temps»

Le séjour a pris des proportions encore plus inédites le jour du concert. « Le matin, la direction du festival nous a annoncé que nous ne jouerions pas dans le télescope ». Raison invoquée alors : la sécurité. Un peu plus tard, nouveau coup de fil : les deux hommes sont reprogrammés dans la plus grande salle de Bakou, l’Elektra Hall, devant 3 500 personnes. « Là, nous nous sommes dit que c’était un démarrage sur les chapeaux de roues pour notre groupe ». Mais le moment où l’escapade azérie bascule carrément dans l’irréel, c’est dix minutes avant l’entrée sur scène. Le programmateur prévient Julian et Sven que le président russe Vladimir Poutine, en visite ce jour-là dans le pays, est présent dans la salle. Pas le temps de réfléchir pour les deux hommes. Les trente minutes de concert se déroulent comme dans un rêve, avec une acoustique « à faire pleurer les anges. Nous avons pris un pied pas possible ».

Quant à la présence de l’ancien agent du KGB, elle a ajouté du « piquant, bien que nous ne l’ayons pas vu directement depuis les loges VIP », relate Julian, qui a pu filmer le cortège présidentiel et son impressionnant service d’ordre. Jusqu’au moment où l’un des gardes, une arme à la main, lui a fait comprendre que ce n’était pas franchement une bonne idée. « Je n’ai pas contesté », rigole Julian. Reste que l’archéo-luthier a particulièrement apprécié la portée symbolique de la présence de l’un des hommes les plus puissants du monde dans la salle : « Dans les temps reculés, la fonction du barde était de chanter la mémoire de son peuple, au sein des cours aristocratiques. D’une certaine façon, ce premier concert d’Ar Bard aura été un bel hommage aux bardes des anciens temps, puisque nous avons chanté la mémoire de l’Armorique et du peuple celte devant un président et un public venu nombreux ». La seconde date de la tournée d’Ar Bard est prévue ce samedi 13 octobre à Audierne (Finistère). Dans une ambiance un peu plus intimiste».

Azertac


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