Mais ils sont aussi nombreux à y faire leur dernier voyage. Entre dix et quinze personnes viennent s'y suicider chaque année. On ne compte pas ceux qui ont voulu mettre fin à leurs jours mais que les autorités ont réussi à faire changer d'avis.

Récemment, Cyrille, riche homme d'affaires parisien, s'est jeté d'une falaise dans la région. Les frères Bogdanoff, suspectés de l'avoir extorqué, ont été mis en garde à vue après ce décès tragique. Parmi les cas de suicides qui ont marqué le coin, il y a celui de cette jeune femme qui a sauté avec son bébé dans les bras en 2009 ou les décès tragiques d'une mère de 45 ans et de sa fille de 20 ans en 2016. Elles venaient de l'Aube et ont sauté ensemble.

Le Parisien a mené l'enquête. On apprend que les gens "viennent de loin", en train souvent, pour se suicider à Etretat. Ils réservent une nuit dans un hôtel de la région, n'ont qu'un petit sac pour seul bagage. Le gérant de l'hôtel New Windsor a vu six de ses pensionnaires se suicider en vingt ans, "dont deux rien qu'en 2018".

Cet été encore, deux femmes ont été sauvées juste avant leur passage à l'acte comme le rapporte le journal local. La première a été aperçue au bord des falaises dans la nuit du 23 juillet. Elle se préparait à sauter. La seconde était installée dans un hôtel proche des falaises: elle avait annoncé à son mari son intention de se suicider. C'est lui qui a prévenu les secours. Son geste a pu être empêché.

Si les gens se rendent à Etretat pour en finir, c'est souvent parce que l'endroit leur rappelle de jolis souvenirs d'enfance. Les autres y viennent pour la beauté et la dangerosité des lieux. "Des panneaux indiquent clairement le danger mais on ne peut gère faire plus", regrette Pierre-Antoine Dumarquez, de l'Office du Tourisme d'Etretat.

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