C’est une belle victoire diplomatique pour la Géorgie, mais également pour l’Ukraine et le Kosovo, – autres pays concernés par la mesure – qui vient de voir sa demande de suppression de visa touristique acceptée par la Commission Européenne à Bruxelles. Car au cours d’un récent sommet européen, Jean-Claude Juncker le Président de la Commission Européenne a déclaré : « La Commission a été à même ce matin de proposer au Conseil (représentant les 28 états membre de l’UE) de prendre des décisions rapides en matière de libéralisation des visas pour les trois pays concernés ».

Toutefois, ce régime de suppression de visa n’est pas attendu avant une période de trois à six mois, soit le temps pour l’organe européen de mettre en place les modifications législatives sur le sujet. Un régime spécifique qui s’appliquera par ailleurs selon un angle précis : à savoir pour des séjours inférieurs à 90 jours tous les semestres. Aussi, la mesure porte cependant sur une catégorie précise de personnes qui exclue pour l’instant « les activités rémunérées » mais qui inclue en revanche « les visites touristiques, les courts voyages d’études ou d’affaires, la participation à des salons commerciaux ou des conférences ». Un premier pas significatif tout de même qui laisse penser à un futur et probable élargissement de la zone euro car la circulation des Géorgiens dans l’UE devrait rapidement être porté de trois mois à six mois.

Vers une adhésion à l’Union Européenne ?

Cette décision est particulièrement appréciée par le pouvoir politique de Géorgie qui la réclamait donc depuis des mois mais qui vient également faire écho aux toutes récentes déclarations du nouveau Premier Ministre qui s’est exprimé en faveur d’une adhésion en bonne et due forme à l’Union Européenne. Avec cet assouplissement de la législation européenne, les touristes géorgiens mais également donc les étudiants et les hommes d’affaires en déplacement pourront prendre leurs marques dans un des 28 pays membres en attendant pourquoi pas de s’y installer plus durablement ou en tout cas d’y revenir à l’envie ou au besoin.

Dans le même temps, l’UE signifie à la Russie qu’elle a choisi son camp diplomatique, depuis que Moscou a entamé une guerre éclair en 2008 largement condamnée par la Commission Européenne. Pour rappel, la Russie avait soutenu les rebelles séparatistes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud (deux anciennes régions de Géorgie) au cours des événements armés du début des années 90 et de 2008 donc. Par cette décision, la Géorgie reçoit ainsi le soutien diplomatique et politique de l’Union Européenne et Moscou se voit répondre à ses demandes de suppression de visa par une fin de non-recevoir assez cinglante.

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