Le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, a accusé la Russie d’être «complice» des crimes perpétrés par le régime en Syrie contre sa propre population.

Davutoglu s’est exprimé, mercredi, sur les questions régionales et la lutte contre le terrorisme, lors d’une cérémonie de présentation des projets municipaux d’Ankara, capitale de la Turquie.

"Je le répète ouvertement à l’ensemble de la communauté internationale, la Russie est désormais complice des massacres et des atrocités perpétrés par le régime en Syrie contre sa propre population. Il est temps de ne plus rester indifférent au drame des Syriens, victimes du régime et du terrorisme de Daech», a-t-il dit.

Le chef du gouvernement turc a une nouvelle fois dénoncé l’inaction et le silence de la communauté internationale face au drame des Syriens, rappelant que 36 réfugiés ont péri mardi en mer Egée alors qu’ils voulaient rejoindre la Grèce.

"Le Conseil de Sécurité des Nations Unies et la communauté internationale sont responsables des 36 corps retrouvés, hier, sur les côtes turques, car ils se sont tus devant cette tragédie, a-t-il affirmé. La responsabilité incombe aussi à la Russie qui oppose son veto à toutes les résolutions sur la Syrie."

Davutoglu a rappelé que la Turquie accueille sur son sol près de 2,5 millions de réfugiés syriens.

«A aucun moment, nous ne nous sommes posé la question de savoir comment nous allions garantir et financer l’accueil de nos frères syriens, a-t-il poursuivi. Nous n’avons fait aucune distinction entre les Arabes, les Kurdes, les Turkmènes, les Musulmans ou les Chrétiens, nous leur avons ouvert notre cœur.»

«Le monde entier en est témoin, nous n’avons pas abandonné le sort de ces gens entre les mains des tyrans, notre peuple a fait preuve d’une grande générosité», a-t-il encore dit.

Le Premier ministre s’est, par ailleurs, longuement attardé sur la lutte contre le PKK dans les provinces du sud-est de la Turquie, réaffirmant la détermination du gouvernement à poursuivre les opérations et dénonçant le soutien du Parti démocratique des Peuples (HDP) aux actions terroristes.

"Ils parlent d`autonomie, a-t-il rappelé en allusion aux dirigeants du HDP. Avant d`en parler, dépensez l`argent confié à vos municipalités dans l`intérêt des citoyens. Au lieu de cela, vous creusez des tranchées et installez des barricades."

Par ses mots, Davutoglu a sévèrement dénoncé le soutien de certaines municipalités dirigées par le HDP au PKK, en prêtant des véhicules municipaux pour les actions des terroristes.

"Leur but n`est pas de servir les citoyens, il est idéologique. Ils utilisent les fonds publics destinés aux habitants pour aider logistiquement les terroristes dans le Sud-est. Les maires de ces municipalités vont évidemment payer le prix de leur trahison", a-t-il conclu.

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