Depuis l'invention de la lumière artificielle et son accessibilité au plus grand nombre, les horaires se sont progressivement décalés. Les journées se sont allongées et, pour certains, les nuits ne sont plus synonymes de repos. Le personnel médical de nuit, des transports en commun, des manufactures et tant d'autres vivent à un rythme différent. Quels sont concrètement les impacts de la lumière artificielle sur notre mode de vie?
Le rythme naturel
Notre corps planifie ses activités sur le rythme circadien, appelé également horloge biologique. De manière générale, chez les mammifères, le rythme est donné par un régulateur circadien central, localisé dans l'hypothalamus, qui communique avec chacune des cellules de notre corps. Il influence les comportements en régulant par exemple les heures de repas, les moments d'endormissement et de réveil ou les pics d'énergie et de fatigue. Tout cela se passe à travers des processus biochimiques et l'aide de différentes hormones.
L'influence de la lumière artificielle
Cette horloge biologique entretient des liens étroits avec l'exposition du corps à la lumière naturelle. Lorsque la lumière artificielle prend le relais et se substitue à la lumière naturelle, le corps est perturbé dans son rythme habituel. De manière naturelle, le corps est programmé pour être actif lorsque le soleil est levé et pour se reposer lorsque celui-ci se couche. Cette alternance est perturbée par l'allongement de la période d'activité par l'intermédiaire de la lumière artificielle.
De manière consciente, les personnes rallongent donc leur journée en retardant l'heure naturelle de l'endormissement mais également, de manière inconsciente cette fois, en travaillant à l'intérieur avec de la lumière artificielle. Celle-ci se substitue donc à la lumière du jour et tronque les signaux que la lumière naturelle envoie à notre corps.
Le social jet-lag
Cette désynchronisation entre rythme naturel et rythme artificiel est creusée pour les personnes qui travaillent selon des horaires de nuit ou des shifts jour-nuit. L'horloge biologique ne parvient pas à s'adapter aux changements d'horaires fréquents ce qui conduit à des déficits de sommeil chroniques. Ces personnes souffrent également sur le moyen terme de ce qu'on appelle le "social jet-lag". Ce terme désigne tout simplement le décalage entre l'horloge biologique et l'horloge artificielle. Au manque de sommeil s'ajoutent des problèmes d'attention, de la somnolence mais également des risques plus élevés de maladie cardiovasculaire, de diabète ou d'obésité.
Quelles sont les solutions possibles?
Une première solution serait d'essayer de limiter un maximum le temps passé devant des écrans. Au boulot, on peut par exemple, choisir de travailler sur des feuilles plutôt que sur l'ordinateur et sous de la lumière naturelle plutôt que sous l'éclairage artificiel. C'est particulièrement le cas en été lorsque le soleil éclaire bien l'intérieur des bâtiments.
À la maison, l'idéal est de réduire au maximum l'utilisation des écrans, surtout avant l'heure du coucher. On privilégie des activités comme la lecture, les jeux de société, les distractions ne manquent pas!
Enfin, au niveau sociétal, des mesures peuvent être prises pour limiter les métiers à horaire décalé. Si les hôpitaux doivent effectivement fonctionner 24h/24, cela ne doit pas nécessairement être le cas pour les magasins ou la télévision.
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