Depuis le début de l'année, le rial a perdu près des deux tiers de sa valeur.
Mardi, il fallait 119.000 rials pour obtenir un dollar américain sur le marché parallèle, soit une baisse de 18% de la devise par rapport à dimanche où un dollar s'échangeait contre 100.000 rials.
Le 1er janvier 2018, il suffisait de 42.900 rials pour obtenir un dollar.
Dans ce contexte de crise monétaire aiguë, le président iranien Hassan Rohani, un modéré, a remplacé la semaine dernière le gouverneur de la Banque centrale iranienne, Valiollah Seif, par Abdolnasser Hemati.
La Banque a estimé lundi que la volatilité de la devise nationale était due à "la conspiration des ennemis" et promis de nouvelles mesures "dans les jours qui viennent" pour contrer cette chute.
Le gouvernement avait tenté d'enrayer la baisse du rial en avril en établissant un taux officiel fixe de 42.000 rials pour un dollar tout en menaçant d'agir contre les cambistes officiant sur le marché noir.
Mais les banques refusant de vendre leurs dollars à ce taux artificiellement bas, les autorités ont dû assouplir leur position, laissant davantage de flexibilité pour certains importateurs.
La fébrilité de la monnaie nationale est liée au retrait unilatéral des Etats-Unis de l'accord international visant à éviter que l'Iran ne se dote de l'arme atomique.
Conclu en juillet 2015 entre les grandes puissances et Téhéran, cet accord prévoyait la levée des sanctions internationales pesant contre l'Iran en échange d'une limitation de son programme nucléaire.
Selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), les autorités iraniennes respectent les termes de l'accord.
Le président américain Donald Trump, très critique sur ce compromis, a décidé d'en faire sortir les Etats-Unis et de rétablir les sanctions contre l'Iran en deux étapes, le 6 août puis le 4 novembre. Les Européens, la Russie et la Chine restent eux engagés dans l'accord.
AFP
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