Chemins de fer italiens: le gouvernement nomme un nouveau patron

  30 Juillet 2018    Lu: 609
Chemins de fer italiens: le gouvernement nomme un nouveau patron

Le gouvernement italien, formé du Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) et de la Ligue (extrême droite), a nommé lundi une nouvelle équipe dirigeante à la tête des chemins de fer italiens (Ferrovie dello Stato italiane), après avoir révoqué la précédente.

Le patron des chemins de fer italiens, Renato Mazzoncini, avait annoncé jeudi sa démission, après que le ministre des Transports, Danilo Toninelli, eut demandé la révocation de tout le conseil d'administration.

M. Mazzoncini, nommé en 2015 par le gouvernement de centre-gauche de Matteo Renzi, avait dénoncé la décision "du nouveau gouvernement d'appliquer le +spoil system+" (principe selon lequel un nouveau gouvernement substitue ceux qui sont en place par des fidèles, NDLR) malgré les bons résultats qu'il avait obtenus en trois ans.

"Quoi qu'en disent ceux qui nous accusent de vouloir occuper les fauteuils, aux deux premiers rangs nous avons mis deux excellents managers, venus de l'intérieur de l'entreprise --Gianfranco Battisti comme directeur général et Gianluigi Vittorio Castelli comme président-- qui à la différence de quelques-uns de leurs prédécesseurs connaissent très bien la structure et savent comment faire fonctionner des trains", a annoncé M. Toninelli sur Facebook. Et dans le conseil d'administration figureront deux conseillers qui avaient démissionné, en se "montrant en désaccord avec le choix du précédent conseil de ne pas appliquer la clause d'éthique concernant l'ex-directeur général", a-t-il noté.

Le ministre, issu du M5S, avait demandé la révocation du CA en évoquant une question d'"éthique", celui-ci n'ayant pas lancé de procédure quand M. Mazzoncini a été renvoyé devant la justice pour fraude alors qu'il dirigeait Busitalia Sita.

"Expérience, efficacité et éthique" sont les trois "E" qui doivent toujours aller de pair, a affirmé M. Toninelli, qui souhaite que la nouvelle équipe s'occupe prioritairement du réseau régional, considéré comme délaissé les années passées au profit des lignes à grande vitesse.

Sa décision de révoquer le CA avait créé une polémique la semaine passée. "Malgré les résultats extraordinaires obtenus, et uniquement pour satisfaire les appétits des partis, on démolit la plus grande entreprise d'investissement italien", avait protesté sur Twitter son prédécesseur Graziano Delrio, un responsable du Parti démocrate.

En trois ans, FS a connu une croissance de 18% par an, avec un bénéfice net moyen de 645 millions d'euros, en hausse de 60% par rapport aux années précédentes, tandis que le nombre de passagers a progressé de 25% entre 2014 et 2018.

Le Figaro


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