La Pologne renforce son contrôle des médias, et risque des sanctions de l`UE

  03 Janvier 2016    Lu: 408
La Pologne renforce son contrôle des médias, et risque des sanctions de l`UE
Le Parlement polonais a voté, jeudi, une loi pour renforcer son contrôle sur les médias. Face à cela, l`Union européenne menace la pays de sanctions.
Après un vote de son Parlement, la Pologne se retrouve sur le banc des accusés de l’Union européenne. Le Parlement du pays a en effet voté, il y a quelques jours, une loi permettant de mettre les médias publics sous le contrôle du parti conservateur au pouvoir. Mercredi et jeudi, les députés et sénateurs polonais ont ainsi approuvé une loi controversée qui fait notamment expirer avec effet immédiat les mandats des membres des directions et des conseils de surveillance de la télévision et de la radio publiques.

Cette loi était souhaitée par le parti Droit et Justice. Le parti de Jarosław Kaczyński est au pouvoir depuis octobre 2015 et sa victoire aux élections législatives qui a placé Beata Szydło au poste de Présidente du Conseil des ministres.

Du côté européen en revanche, cette nouvelle loi du parti conservateur n’est pas vue d’un bon œil. Elle serait même contraire aux valeurs de l’Union européenne. Ainsi, ce dimanche, le commissaire européen au Numérique, l`Allemand Günther Oettinger, a menacé dimanche Varsovie d`enclencher une procédure inédite pour violation des valeurs fondamentales de l`UE. Il s’agit de la sanction la plus importante en cours au sain de l’UE.

«Beaucoup de choses plaident pour que nous activions le «mécanisme d`Etat de droit» et que nous placions Varsovie sous surveillance», déclare ainsi M. Oettinger à l`édition dominicale du journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ). Selon le journal, la question aurait même déjà été mise à l’ordre du jour de la prochaine réunion de la Commission, le 13 janvier, par Jean-Claude Juncker.

Si cette sanction devait être prononcée, cela serait une première historique. L’utilisation de cette procédure avait été évoquée à l’encontre de Viktor Orban quant à la question des migrants, mais l’UE n’avait pas été jusque là. Cette procédure vise en effet les pays membres au sein desquels des «dangers systémiques contre l`Etat de droit» sont observés. Si l`Etat en question ne réagit pas aux propositions de changements formulées par la Commission, cette dernière peut entamer une «procédure pour atteinte aux valeurs fondamentales européennes». La sanction la plus importante peut être le retrait du droit de vote du pays au sein du Conseil européen.

Avant l’UE, plusieurs organisations de médias comme l`Union européenne de Radio-Télévision (UER/EBU), l`Association des journalistes européens (AEJ) et Reporters sans frontières (RSF), ont exprimé leur «indignation» face à ces dispositions. Le vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans a demandé des explications à Varsovie.

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