Quand un actif augmente de plus de 40% en quelques semaines, il a tendance à attirer l’attention. Récemment, cet actif n’était autre que le Bitcoin (BTC), la plus célèbre des cryptomonnaies, et surtout la plus chère. Le prix du Bitcoin (à l’achat) en euros est passé de 990 € en janvier 2017 à 19990 € le 18 décembre de la même année, soit une augmentation de plus de 2000% en seulement 12 mois ! Actuellement, bien que le cours du Bitcoin soit plus bas, il est cependant resté le plus élevé, avec une valeur de 5793 € au moment même que ces lignes sont écrites. Pour se renseigner sur les cours des cryptomonnaies, il existe plusieurs plateformes de qualité permettant entre autre de voir les cours en direct.
Ces crypto-monnaies sont-elles de simples modes ? Ou sont-elles des alternatives potentiellement révolutionnaires aux monnaies conventionnelles telles que l’euro, le dollar américain, le yuan (RMB) chinois ou le yen japonais ?
Les sceptiques et les critiques du bitcoin ainsi que des autres cryptomonnaies ne manquent pas, bien qu’il existe aussi beaucoup de défenseurs de ces monnaies virtuelles.
La controverse est compréhensible ; le Bitcoin a traversé une adolescence difficile. Après être passé de 10 euros début 2013 à plus de 800 euros en décembre de la même année, la cryptomonnaie s’est effondrée en chutant à 170 euros début 2015, à la suite de la faillite d’une plateforme d’échange majeure, Mt. Gox, qui a coûté 400 millions d’euros aux investisseurs bitcoins.
Pourtant, malgré les inquiétudes concernant la sécurité, l’utilisation criminelle et la volatilité, les cryptomonnaies se sont multipliées à un rythme vertigineux, et de nouveaux modèles tels que les « contrats intelligents » d’Ethereum ont été développés.
Entrons dans le vif du sujet
La monnaie « virtuelle », ou plutôt « cryptomonnaie », est utilisée comme monnaie alternative à la monnaie traditionnelle émise par une autorité monétaire. Ceci a pour but principal l’échange d’informations numériques à travers un processus rendu possible par certains principes de cryptographie. La cryptographie sert à sécuriser les transactions, à garantir la confidentialité des paiements et à contrôler la création de nouveaux fonds.
Un aspect important du fonctionnement des cryptomonnaies dont le Bitcoin, n’est autre que la blockchain, apparue entre autre en même temps que le Bitcoin. Le sujet de la bockchain sera abordé plus bas.
D’ailleurs, les cryptomonnaies ont été développées spécifiquement pour exploiter l’architecture d’Internet. Au lieu de se fier à une institution financière standard pour garantir et vérifier les transactions, ce sont les utilisateurs eux-mêmes qui sont connectés au réseau et qui contrôlent et confirment les transactions liées aux cryptomonnaies.
Les ordinateurs qui vérifient ces transactions reçoivent habituellement une petite somme d’argent en guise de récompense (un processus appelé « minage », ou « extraction de données ») et constituent le système principal par lequel la nouvelle monnaie est produite.
Le Bitcoin (BTC) a été l’une des premières cryptomonnaies à avoir vu le jour en 2009. Elle a été inventée par un développeur anonyme, connu sous le pseudonyme de Satoshi Nakamoto.
De nos jours, une centaine de cryptomonnaies supplémentaires sont apparues : les plus connues sont le Namecoin (NMC), apparue en Avril 2011, le Peercoin (PPC), créée en 2012 et le Litecoin (Ł) en 2013. Plus récemment, sont arrivées le Monero (XMR) et l’Ethereum (ETH), toutes deux nées en 2014. Ces deux dernières sont également les plus prometteuses.
La blockchain, c’est quoi ?
La blockchain (chaîne de blocs en français) est une technologie de stockage et de transmission d’informations sans organe de contrôle. Il s’agit plus simplement d’une gigantesque base de données distribuée, dont les informations reçues en provenance des utilisateurs et des liens internes à la base sont vérifiés puis groupés à intervalles réguliers.
Le processus de la blockchain expliqué étape par étape dans le cadre d’une transaction (cryptomonnaies) entre un acheteur et un vendeur.
En d’autres termes, une chaîne de blocs est une base de données qui gère une liste d’enregistrements qui, grâce aux nœuds de stockage, sont protégés contre la falsification ou la modification. Une blockchain est donc un registre distribué et sécurisé de toutes les transactions effectuées depuis le démarrage du système réparti.
Quels sont les aspects qui différencient ces cryptomonnaies des monnaies traditionnelles ?
En premier lieu, la cryptomonnaie n’a pas de nature physique, car elle est stockée et utilisée au sein d’appareils électroniques (tels que les smartphones et les PC), qui vous permettent de les stocker dans un « portefeuille virtuel », plus communément appelé porte-monnaie électronique.
Les cryptomonnaies sont également librement accessibles et transférables par le propriétaire à tout moment et sans nécessiter de tiers. En effet, cela est possible car le propriétaire (vous) est toujours en possession des informations d’identification nécessaires.
Deuxièmement, les monnaies virtuelles sont le produit de codes cryptographiques et de calculs algorithmiques complexes. Un processus appelé « minage », ou littéralement « extraction ». Les sujets qui créent et développent ces algorithmes sont appelés « mineurs ».
Les cryptomonnaies sont utilisées comme équivalents de trésorerie numériques et peuvent être utilisées pour acquérir tous types de biens et de services auprès d’une sélection de plus en plus diversifiée de détaillants, voire même de particuliers.
Un cas très intéressant est celui de l’Estonie. En effet, le pays se préparait récemment à un nouveau bond en avant dans les technologies numériques, qui a littéralement rendu célèbre le pays balte dans le monde entier : le lancement de l’Estcoin.
Le projet consistait à lancer une cryptomonnaie publique qui aurait permis de lever des fonds pour lancer des projets innovants, partagés entre public et privé. Mais finalement, celui-ci n’a pas aboutit en raison de diverses pressions légales et politiques.
Puis il y a la Chine, qui selon le Wall Street Journal, aurait plutôt décidé de bloquer les plateformes de cryptomonnaies locales. Selon certains experts, le pays considère les monnaies numériques comme un élément de désordre, qui pourrait compromettre l’équilibre économique national.
En 2016, beaucoup ont acheté des Bitcoins et vendu des yuan (ou renminbi), la monnaie de la République populaire de Chine. Cela a donc provoqué une inquiétude générale quant à la chute potentielle de la valeur de la monnaie nationale.
Certaines agences de presse locales ont signalé que les autorités financières ont donné des instructions verbales aux plates-formes de cryptomonnaies, demandant la suspension des échanges monétaires.
La Banque centrale n’est pas officiellement intervenue mais a montré son inquiétude sur ce marché, qui s’est développé en dehors du cadre réglementaire et qui a mis en péril l’ordre économique et financier à plusieurs reprises.
Voici maintenant un exemple très intéressant de l’utilisation de la cryptomonnaie dans le marketing et la fidélisation de la clientèle, ce qui permet de mieux comprendre la flexibilité de cette devise.
L’exemple vient de la célèbre chaîne américaine de restauration rapide Burger King, la première grande marque à avoir émis sa propre cryptomonnaie, le « Whoppercoin ».
Jusqu’à présent, plus d’1 milliard de Whoppercoins ont été émis. En Russie, les clients obtiennent les Whoppercoins pour chaque rouble dépensé et conservé en toute sécurité dans leur portefeuille électronique. 1700 Whoppercoins vous donnent droit à un hamburger.
Bien qu’il n’y ait pas de véritable différence avec un programme de fidélité classique basé sur des points de collecte, les utilisateurs peuvent tout de même transférer leur avoir et effectuer des échanges comme avec n’importe quelle autre cryptomonnaie, ce qui représente un avantage non négligeable.
Cependant, il s’agit d’une initiative limitée uniquement au marché russe, pour le moment en tout cas.
Des opinions divergentes
D’un côté, il y a ceux qui croient en un système caractérisé par des normes de sécurité élevées grâce à des processus basés sur la cryptographie. De l’autre côté, il y a ceux qui mettent l’accent sur la vulnérabilité au piratage des portefeuilles virtuels, ainsi que sur le fait que les cryptomonnaies favorisent le développement du trafic illicite. L’absence d’un organe central rend également impossible le blocage, la saisie ou la dévaluation de cette monnaie.
Étant donné qu’il s’agit d’une monnaie entièrement virtuelle, il n’y a aucun moyen de gérer la quantité en circulation et, à la différence de la monnaie traditionnelle, il est impossible de créer de l’inflation car, pour prendre l’exemple du Bitcoin, le montant en circulation sur le marché est fixe et égal à 21 millions d’unités. Pour le moment, il n’y a pas non plus de réelle régulation du secteur, qui pourtant devient de plus en plus nécessaire.
Au-delà de ces questions ouvertes, et bien que jusqu’à récemment investir dans les cryptomonnaies n’était possible que par le biais du Darkweb, soit le côté obscur, moins accessible et bien souvent illégal d’Internet, aujourd’hui, il existe plusieurs entreprises dans le monde qui ont choisi de se lancer dans le marché des crypto-monnaies. Il y en a d’ailleurs de plus en plus qui émergent.
Ces diverses entreprises peuvent être des plateformes en ligne, mais aussi des services ATM (bornes de retrait) où il est possible de retirer ou verser des bitcoins (toujours virtuellement). Aux États-Unis, il y a par exemple le Coin ATM Radar, Kraken ou Bitboat. Au Royaume-Uni, on trouve le Bitstamp.
Certains pays dont les États-Unis, le Canada, la France, le Royaume-Uni et l’Australie, ont réalisé diverses études et réflexions pluridisciplinaires sur le thème de la cryptomonnaie.
Ces derniers ont dans l’ensemble insisté sur l’utilité et le potentiel d’innovation d’une telle monnaie, mais aussi sur la nécessité de contrôler les moyens par lesquels des personnes malveillantes pourraient contourner les règlements nationaux et internationaux. Le but étant surtout d’empêcher le blanchiment d’argent et de lutter contre les dangers du terrorisme. C’est seulement à partir de ces prémisses que nous pourrons commencer à développer le cadre juridique et fiscal de cette nouvelle forme de paiement et d’investissement.
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