Syrie: L'ONU et les USA veulent un cessez-le-feu

  23 Juin 2018    Lu: 1554
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L'offensive menée par le gouvernement syrien dans la province de Deraa inquiète toute la communauté internationale.

La communauté internationale s'inquiète de la situation dans la province syrienne de Deraa (sud-ouest). L'Union européenne et Washington y dénoncent l'offensive de Damas et réclament l'application du cessez-le-feu négocié. L'ONU appelle à une désescalade.

L'Union européenne a appelé vendredi les alliés de Damas à faire cesser les hostilités pour éviter un drame humanitaire dans cette province contrôlée par les forces rebelles. La région est une des zones de cessez-le-feu créées par l'accord conclu à Astana en mai 2017 et parrainé par la Russie, l'Iran et la Turquie, a rappelé Maja Kocijancic, porte-parole de la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini. «Toutes les mesures nécessaires pour protéger la vie des civils ainsi qu'un accès humanitaire sans entrave, sûr et durable doivent être assurées», a-t-elle ajouté. Selon les Nations Unies, cette offensive met en danger plus de 750'000 civils dans la région, a-t-elle souligné.

Peu après, c'est l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley qui a réclamé l'application du cessez-le-feu. Elle demande notamment à Moscou d'user de son influence sur Damas «pour faire respecter et assurer l'application du cessez-le-feu qu'elle a contribué à établir». «In fine, la Russie sera responsable de toute nouvelle escalade en Syrie», avertit enfin l'ambassadrice américaine.

Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a lui aussi appelé à une fin immédiate de l'escalade militaire dans le sud-ouest de la Syrie. «Les attaques ont conduit à des déplacements de milliers civils, dont la majorité vers la frontière jordanienne. Le secrétaire général est inquiet des risques graves que ces offensives font peser sur la sécurité régionale», a dit Stéphane Dujarric, le porte-parole de Guterres.

Huitième année

Plus de 12'000 Syriens ont fui au cours des trois derniers jours la province de Deraa (sud), contrôlée majoritairement par les rebelles et cible de bombardements du régime de Damas, a rapporté jeudi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Deraa est située non loin du plateau du Golan syrien, dont une large partie est occupée par Israël depuis 1967. Cette province est morcelée entre différents groupes rebelles, qui contrôlent près de 70% du territoire. Le groupe Etat islamique y maintient une présence marginale.

Le régime de Damas a enchaîné les victoires depuis l'intervention militaire de Moscou dans le conflit syrien en septembre 2015, et il contrôle désormais plus de 60% du territoire, selon l'OSDH. La guerre en Syrie, entrée dans sa huitième année le 15 mars, a fait plus de 350'000 morts et jeté sur les routes des millions de personnes.


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