A la veille d'une réunion semestrielle de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole à Vienne, les deux piliers du groupe de 24 producteurs qui limitent leurs extractions depuis début 2017 se sont accordés sur les baisses de production à proposer à l'ensemble de ses membres. "Cela devrait empêcher le marché de se resserrer", a affirmé le ministre saoudien Khaled al-Faleh devant des journalistes.
L'option retenue se base sur les chiffres de l'Opep, qui estime que l'accord initial, qui visait une réduction de 1,8 million de barils par jour, a mené à une baisse réelle de 2,8 millions de barils par jour. "Cette option sera débattue par l'Opep jeudi, puis par l'Opep et ses partenaires vendredi", a affirmé son homologue russe, Alexandre Novak. Mais l'Arabie saoudite a encore fort à faire pour convaincre l'Iran, qui pourrait s'opposer à la mesure alors que l'Opep a besoin de l'unanimité de ses membres.
Présent à la même réunion que l'Arabie saoudite et la Russie, le ministre iranien du Pétrole a claqué la porte. De retour à son hôtel, il a affirmé devant des analystes qu'il n'y aurait "pas d'accord" vendredi. L'Iran, comme l'Irak et le Venezuela, trois pays dont les capacités de production et d'exportation sont limitées, sont opposés à une augmentation de la production, souhaitée par l'Arabie saoudite, la Russie et les Etats-Unis face à la hausse des cours et à l'augmentation de la demande mondiale. Ces pays craignent une chute de leurs revenus et une baisse de leurs parts de marché. En fin d'après-midi, le représentant iranien avait cependant indiqué que Téhéran était "prêt à un accord", sans toutefois donner plus de précisions.
L'Arabie saoudite avait annoncé à la mi-journée vouloir parvenir à une solution "acceptable politiquement" par tous les pays, via une réallocation au sein du cartel de quotas de production non utilisés par certains pays, comme le Venezuela, sans nécessairement remonter les plafonds fixés fin 2016 et valables jusqu'à fin 2018.