Ces six choses nous dégoûtent pour de bonnes raisons

  05 Juin 2018    Lu: 1886
Ces six choses nous dégoûtent pour de bonnes raisons

Notre aversion pourrait être tout simplement un mécanisme de défense pour éviter d'être contaminé par une maladie infectieuse.

Votre ami vous montre son pied avec une grosse lésion purulente. Le lait que vous versez dans vos céréales est plein de grumeaux. Vous sentez quelque chose de visqueux sur la poignée de porte.

Ces phrases vous dégoûtent? C'est normal et ce serait la preuve que vous essayez inconsciemment de rester en bonne santé. C'est en tout cas ce que suggère une étude, publiée ce lundi 4 juin dans la revue Royal Society.

Pour arriver à cette conclusion, rapporte CNN, les auteurs ont réalisé un sondage en ligne auprès de 2500 personnes. Chacune devait expliquer si elle était plus ou moins dégoûtée par 75 affirmations. Dont celles citées plus haut.

Une fois ces données en main, les chercheurs les ont analysées. Les plaies infectées et une mauvaise hygiène sont parmi les propositions qui ont le plus dégoûté les cobayes.

Une question de survie

Surtout, les chercheurs ont fait émerger six catégories qui regroupent les choses qui provoquent le plus d'aversion:

Mauvaise hygiène en général

Les animaux et insectes, comme les souris et les moustiques, vecteurs de maladies

La promiscuité d'activités sexuelles

Un problème d'apparence, comme une respiration sifflante ou une toux, voire une difformité du corps

Des lésions sur le corps, notamment quand il y a un élément suggérant une infection (furoncle, pus, etc)

Des aliments présentant des signes de détérioration

"De nombreux stimuli qui suscitent le dégoût chez l'humain sont également impliqués dans la transmission de maladies infectieuses, il est peu probable que ce soit une coïncidence", affirme à CNN Val Curtis, auteur principal de l'étude.

A l'origine, les chercheurs pensaient que les types de dégoûts allaient coller aux types de maladies. "Mais il semble qu'ils reflètent plutôt les types de choses et de personnes qu'il faut éviter pour ne pas risquer d'être infecter", précise Val Curtis.

Origine biologique ou culturelle ?

Les auteurs suggèrent également dans l'étude que le dégoût est évidemment variable. "Le dégoût du sexe devrait être supprimé alors que l'excitation augmente, celui de la nourriture diminue avec une augmentation de la faim".

Interrogé par CNN, Paul Rozin, professeur de psychologie, estime que cette origine innée du dégoût est "incertaine, mais possible", tout en rappelant que les auteurs de l'étude sont des spécialistes du domaine. Pour lui, il est nécessaire de regarder à la fois du côté de l'évolution biologique et culturelle pour comprendre le phénomène du dégoût.

Un des points négatifs de l'étude, c'est que les 2500 personnes ont été recrutées sur internet et ne sont pas représentatifs de la population mondiale. Presque tous anglo-saxons, d'une moyenne d'âge de 28 ans et à 66% des femmes...

Pour Schaich Borg, également interrogée par CNN, qui travaille aussi sur ces questions mais n'a pas participé à l'étude, ces résultats sont tout de même intéressants. Ils pourraient notamment servir de point de départ à de futures recherches. Par exemple en analysant l'activité du cerveau face à des stimuli liés aux six catégories.


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