L'Iran va accroître sa capacité d'enrichissement d'uranium

  05 Juin 2018    Lu: 1933
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Téhéran relance ce mardi la production d'un élément clé pour l'enrichissement de l'uranium, en prévision d'un effondrement de l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien.

C'est un avertissement adressé à la communauté internationale. L'Iran va informer par courrier ce mardi l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) du lancement d'un programme visant à accroître sa capacité d'enrichissement d'uranium.

« L'Iran annoncera que le processus d'augmentation de sa capacité de production d'UF6 (hexafluorure d'uranium) débutera mardi », a déclaré le porte-parole de l'Organisation de l'énergie atomique d'Iran (OEAI) à l'agence de presse Insa. L'UF6 est utilisé dans les deux principales méthodes d'enrichissement de l'uranium - la diffusion gazeuse et l'ultracentrifugation.

« Pouvoir aller plus vite en cas de besoin »
Cette annonce fait suite à un discours télévisé prononcé lundi par le guide suprême de la Révolution iranienne. L'ayatollah Ali Khamenei a notamment déclaré avoir demandé de préparer l'augmentation de la capacité d'enrichissement d'uranium, au cas où l'accord de juillet 2015 sur le programme nucléaire iranien venait à s'effondrer  après le retrait des Etats-Unis début mai .

« Ce que le guide suprême a voulu dire, c'est que nous devons accélérer certains processus [...] liés à notre capacité nucléaire pour pouvoir aller plus vite en cas de besoin », a précisé le porte-parole de l'OEIA.

Téhéran s'accroche à son programme de missiles balistiques
Les autres pays signataires - Chine, France, Royaume Uni, Russie et Allemagne - tentent de sauver l'accord de Vienne malgré la défection des Etats-Unis. Mais ils s'inquiètent du programme de missiles balistiques de Téhéran et de  son influence croissante dans la région . Dans son discours de lundi, l'ayatollah Khamenei a insisté sur l'importance de ce programme pour la sécurité de l'Iran et prévenu qu'il ne fallait espérer aucune concession de Téhéran sur ce point.

Selon les termes de l'accord de 2015, l'Iran a été contraint de réduire la capacité de ses infrastructures d'enrichissement de l'uranium-235. La part de l'uranium enrichi par l'Iran doit rester autour de 3,6 %, suffisante pour la production d'électricité à titre civil.

Téhéran a annoncé disposer de plusieurs options si les Européens ne parvenaient pas à préserver l'accord, notamment la reprise de l'enrichissement d'uranium à 20 %. Ce taux correspond au seuil retenu par l'AIEA avant le passage à de l'uranium hautement enrichi, qui ouvre la voie à des applications militaires. Pour fabriquer une arme nucléaire, la teneur en isotope 235 doit être comprise entre 80 et 99 %.


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