"Grâce à cette opération, nous avons réussi à déjouer une provocation cynique et à documenter les préparatifs de ce crime par les services spéciaux russes", a déclaré le chef des services ukrainiens de sécurité (SBU) Vassyl Grytsak, aux côtés du journaliste, précisant que cette "provocation" consistait à assassiner M. Babtchenko.
Le journaliste est apparu bien vivant lors de cette conférence de presse et a présenté ses excuses à ses proches, particulièrement à sa femme Oletchka, pour avoir été contraint de les laisser croire à sa mort. "Je suis désolé mais il n'y avait pas d'autre possibilité. Il a fallu deux mois pour préparer l'opération. J'ai été mis au courant il y a un mois. L'annonce de la mort du journaliste russe avait déclenché une violente guerre des mots entre Kiev et Moscou. A l'annonce que Babtchenko était en vie, le ministère russe des Affaires étrangères s'est dit "heureux" mais a accusé l'Ukraine de "manoeuvres propagandistes".
Babtchenko, 41 ans, dénonce notamment la politique russe dans l'est de l'Ukraine et en Syrie. Il a fui la Russie début 2017 à la suite de menaces de mort. Trois opposants russes au Kremlin ont été tués à Kiev en deux ans. A chaque fois, l'Ukraine a mis en cause Moscou mais les enquêtes n'ont pas abouti. Les autorités ukrainiennes avaient fait croire mardi que Babtchenko avait été tué par balles en rentrant à son appartement, ajoutant que sa femme l'avait trouvé baignant dans son sang.
Les services de sécurité ukrainiens ont également annoncé aujourd'hui avoir arrêté un homme soupçonné d'être "l'organisateur" de la tentative d'assassinat du journaliste. "Nous avons interpellé l'organisateur de ce crime il y a trois heures à Kiev", a déclaré le chef des services ukrainiens de sécurité (SBU) Vassyl Grytsak, selon lequel cet homme avait reçu 40.000 dollars de la part des "services spéciaux russes" pour préparer l'assassinat du journaliste.
Le Figaro