L'essentiel des profits de Samsung provient des puces mémoire mais le groupe cherche à affiner son expertise dans le secteur en se diversifiant dans les processeurs pour mobiles, les capteurs d'image et les puces automobiles.
Le processeur mobile vedette de Samsung, l'Exynos, qui équipe sa gamme de smartphones Galaxy, ne compte pour l'instant qu'un seul client externe dans les smartphones, le chinois Meizu.
"Nous discutons avec tous les OEM (sous-traitants)", a déclaré à Reuters Inyup Kang, responsable de la division System LSI de Samsung en charge du développement des puces informatiques.
Inyup Kang, un transfuge de Qualcomm, a dit s'attendre à présenter un nouveau client pour ses Exynos au premier semestre 2019.
Le 16 avril, Washington a interdit aux sociétés américaines de vendre des composants au groupe chinois ZTE pour une durée de sept ans, une mesure qui vise à sanctionner le fabricant de smartphones et équipementier télécoms pour avoir enfreint les termes des sanctions économiques imposées à l'Iran.
Selon des analystes, la décision de Washington a amené ZTE à redoubler d'efforts pour diversifier ses sources d'approvisionnement, même si la semaine dernière le président américain Donald Trump a déclaré qu'il collaborait avec son homologue chinois Xi Jinping pour permettre à l'équipementier télécoms chinois de reprendre ses activités.
Indépendamment des négociations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, Inyup Kang a indiqué que Samsung poursuivrait les discussions avec ZTE.
L'initiative de Samsung va intensifier la pression sur le leader du secteur Qualcomm, qui a déclaré le mois dernier que la perte du chiffre d'affaires réalisé avec ZTE allait amputer son bénéfice de trois cents par action au prochain trimestre.
Samsung est à la traîne de Qualcomm et Apple dans la fourniture de puces de traitement pour téléphones mobiles, mais son Exynos qui équipe ses propres smartphones lui permet d'être l'acteur le plus dynamique du segment, selon le cabinet d'études Counterpoint.
La division System LSI de Samsung a enregistré une hausse de 27% de ses livraisons l'an dernier, indique Counterpoint.
Son concurrent Qualcomm fait également face à la concurrence de groupes chinois, comme Huawei Technologies qui utilise pour sa part ses propres puces de traitement HiSilicon dans ses smartphones vedettes.
DIVERSIFICATION
Face au ralentissement du marché du smartphone, la division puces de traitement de Samsung cherche également à se développer dans de nouveaux domaines comme les technologies destinées aux réseaux mobiles de cinquième génération (5G) et l'automobile, a indiqué Inyup Kang.
Selon lui, le conglomérat discute avec plusieurs constructeurs automobiles pour développer des puces destinées aux véhicules autonomes. Il n'a pas souhaité nommer ces constructeurs. En janvier, Samsung avait déclaré qu'il fournirait à Audi, la filiale haut de gamme de Volkswagen, des processeurs Exynos.
System LSI utilise encore les fonderies de Samsung pour tous ses besoins manufacturiers mais il est en négociations avec d'autres fabricants en vue de diversifier la production dans des domaines où la fonderie de Samsung n'est pas encore prête à aller, notamment dans le secteur automobile.
Le groupe taïwanais TSMC est le numéro un mondial de la production de puces pour le compte de grands noms de l'électronique et des hautes technologies. Il est suivi par l'américain Global Foundries, le taiwanais UMC et Samsung.
La division semi-conducteurs de Samsung, qui a réalisé un bénéfice d'exploitation de 35.200 milliards de wons (27,6 milliards d'euros) en 2017, a contribué pour plus de 65% au bénéfice annuel record de 53.650 milliards de wons dégagé par le conglomérat l'an dernier.
Dans ce segment, les puces mémoire représentent 96% du bénéfice de la division, System LSI et l'activité de fonderie se partageant le reste avec environ 1.440 milliards de wons en 2017, selon les données de Mirae Asset Daewoo Securities.
Inyup Kang prévoit une croissance du chiffre d'affaires en dollars de sa division de 5 à 10% cette année. Il a refusé de d'indiquer le taux de croissance réalisé l'an dernier.