"De manière préventive, j'ai décidé d'entamer des discussions avec le Fonds monétaire international pour qu'il nous accorde une ligne de soutien financier", a annoncé mardi le président Mauricio Macri lors d'une allocution télévisée.
"Nous prenons le seul chemin possible pour sortir du blocage, en cherchant à éviter une grande crise économique qui nous ferait revenir en arrière et causerait du mal à tous", a-t-il ajouté.
Repartie en 2017 sur le chemin de la croissance, l'Argentine espérait cette année contenir son inflation à 15%, mais la dévaluation va sans aucun doute doper la hausse des prix. Sur un mois, le peso a fondu d'environ 10%.
Mauricio Macri, au pouvoir depuis fin 2015, a indiqué avoir déjà eu une première conversation avec la directrice du FMI, Christine Lagarde. "Les discussions ont été initiées sur la manière de travailler ensemble pour renforcer l'économie de l'Argentine et vont se tenir très rapidement", a assuré Christine Lagarde dans un communiqué.
"Nous ne pouvons pas encore dévoiler les montants (demandés), mais nous nous sommes mis d'accord sur un soutien financier du FMI à l'Argentine", a indiqué le ministre de l'Economie, Nicolas Dujovne, dans une conférence de presse. Selon l'agence Bloomberg, l'Argentine aurait sollicité un crédit de 30 milliards de dollars auprès de cet organisme international. "Il faut tenir compte du fait que nous parlons avec un FMI très différent de celui que nous avons connu il y a 20 ans", selon le ministre.
Il y a 17 ans, plus exactement, l'Argentine avait été secouée par la pire crise financière de son histoire, qui avait fait chuter successivement quatre présidents en une semaine et mené le pays au défaut de paiement, véritable traumatisme national.
En janvier 2006, l'Argentine avait remboursé son dernier crédit auprès du FMI, pour 9,6 milliards de dollars. (Le Figaro)