Quand on chatouille une personne, on effectue de légers frottements sur la peau, stimulant ainsi les terminaisons nerveuses qui se situent en dessous de l'épiderme. Ce sont ces sentinelles qui avertissent le cerveau des sensations reçues afin que celui-ci les analyse. En fait, dans le cas du chatouillement, ce sont trois zones distinctes du cerveau qui se partagent la tâche. Le cortex somatosensoriel interprète la sensation, identifie sa localisation et caractérise son intensité; le cortex cingulaire antérieur indique quelles émotions y sont liées et le cortex préfrontal permet d'y apporter une réponse adéquate. Mais ce n'est pas fini!
Mécanisme de défense
Dans le cas des rires liés aux chatouillements, au contraire de ceux provoqué par l'amusement, l'hypothalamus, dont le rôle est lié à la gestion de la peur et à la production de comportements défensifs face à un prédateur, intervient également. C'est cette intervention qui amène les chercheurs à associer les rires liés aux chatouillements à un mécanisme de défense. Non seulement les chatouillements visent des zones très sensibles mais aussi vulnérables aux blessures: les aisselles qui sont la voie directe vers le coeur, les pieds, la gorge où se trouve la carotide qui irrigue le cerveau ou le ventre.
Le chatouillement serait, par hypothèse, une transmission sociale d'apprentissage de protection contre les agressions. La personne qui est chatouillée a, en général, des réflexes de survie tels que se protéger avec ses bras, tenter de fuir, crier ou demander l'arrêt de l'action ou même, en dernier recours, attaquer son vis à vis. Le rire serait quant à lui une marque de soumission qui nous éviterait d'être blessé.
Pourquoi ne peut-on pas se chatouiller soi-même?
Si le rire provoqué est une réponse apportée à une attaque extérieure, le cerveau sait également faire la différence entre une action menaçante provenant de l'extérieur et un geste auto-attribué. Les sensations sont donc automatiquement atténuées. Ce qui reste au final, c'est la caractéristique sociale de cette interaction, dirigée au départ vers un mécanisme de défense mais qui provoque amusement et détente aujourd'hui.
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