Lavrov s’exprimait lors d’une conférence de presse tenue, vendredi à Moscou, en marge de sa rencontre avec son homologue autrichienne, Karin Kneissl.
"Il s’agit d’une tentative de chantage qui garantit aux entreprises américaines une concurrence déloyale", a-t-il lancé.
En tant que membre de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), les Etats-Unis, doivent, selon Lavrov, prendre en considération le point de vue du Secrétaire général de l’OTAN qui qualifie de "décision nationale" la mesure turque.
Le secrétaire d'État américain adjoint aux affaires européennes et eurasiennes, Aaron Wess Mitchell, avait annoncé, il y a deux jours, que les Etats-Unis pourraient imposer des sanctions à la Turquie pour avoir acheté les systèmes de défense antimissiles S-400 de la part de la partie russe.
De son côté, le Secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, avait déclaré, récemment, que l’achat et la vente d’armes est une décision nationale. Il ne s’agit pas, selon Stoltenberg, d’une décision de l’Organisation, mais plutôt d’une décision souveraine et indépendante qui appartient aux Etats membres.
En début avril, le Conseiller turc aux industries de la Défense, İsmail Demir, avait annoncé que la livraison des systèmes de missiles sol-air russes S-400 à la Turquie devrait commencer à partir de juillet 2019.
Le S-400 Triumph est le système de défense antiaérienne et antimissile russe le plus moderne, capable également de détruire des cibles terrestres. Il s’agit d’un système antisystèmes d'alerte rapide, anti-brouilleurs, anti-avions de reconnaissance et anti-missiles balistiques à portée moyenne.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait annoncé, le 12 septembre dernier, la signature d’un accord prévoyant la livraison de plusieurs systèmes S-400 à la Turquie. Erdogan avait, également, indiqué qu’une première tranche avait été payée à Moscou.
En vertu de cet accord, la Turquie sera le premier pays membre de l’OTAN à posséder les S-400 russes.
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