Décès du troisième greffé du cœur, la prothèse hors de cause
Le patient de 74 ans souffrait d’insuffisance rénale
«Les analyses réalisées n’ont pas montré d’implication de la prothèse dans le décès du patient», contrairement aux décès des deux premiers patients greffés, a affirmé Carmat dans un communiqué.
L`homme de 74 ans avait regagné son domicile fin août, après avoir été greffé du cœur artificiel le 8 avril 2015 à Strasbourg. «Il souffrait d’une combinaison de pathologies sévères, en particulier d’insuffisance rénale, préexistante à l’implantation de la prothèse», selon Carmat.
Un dispositif en cours de perfectionnement
Le coeur bioprothétique fabriqué par cette société est plein de promesses mais doit encore faire ses preuves, dans le cadre d`une étude de faisabilité. Les deux premiers patients greffés sont décédés à cause de défaillances du dispositif. Le premier, greffé en décembre 2013, est décédé 74 jours après l’opération menée à Paris, à l’âge de 76 ans. Le deuxième, âgé de 69 ans, est mort en mai dernier, 9 mois après avoir été greffé à Nantes et 4 mois après être rentré chez lui.
Ces deux décès ont été causés par une «microfuite de la zone sang vers le liquide d’actionnement de la prothèse», ayant engendré une «perturbation de l’électronique de pilotage des moteurs» du cœur artificiel, selon les analyses de Carmat.
En revanche, le décès de ce troisième patient n`est pas dû à un dysfonctionnement de la prothèse, qui était en parfait état de marche et a fonctionné «jusqu`à la fin» selon Carmat. Elle a été arrêtée par les médecins après le décès du porteur, a précisé à l`AFP Marcello Conviti, le directeur général de la société.
Un quatrième patient bientôt greffé
Par conséquent, ce décès ne remet pas en cause le planning de l`étude de faisabilité. Fin novembre, la société a obtenu les autorisations nécessaires pour greffer en France un quatrième et dernier patient dans le cadre de cette étude.
C`est la dernière étape avant une étude plus large, sur une vingtaine de patients dans dix centres d`implantation en Europe. Cette «étude pivot» visera à obtenir à terme le marquage CE, le sésame nécessaire pour une commercialiser ce dispositif inédit dans l`UE.