"Nous voulons être un bon voisin et que vous soyez de bons voisins pour nous", a déclaré le président iranien à l'adresse des pays du Moyen-Orient lors d'un discours à Téhéran à l'occasion de la Journée de l'armée iranienne. "Nous n'avons aucune intention de vous agresser", a-t-il affirmé, ajoutant que l'Iran n'avait "aucun besoin d'attaquer" un autre pays.
"Nous sommes un grand pays doté d'immenses ressources, nous sommes une grande nation civilisée et au cours des dernières dizaines ou centaines d'années, l'Iran n'a agressé aucun de ses voisins ou des pays de sa région", a encore déclaré M. Rohani. Engagé en Syrie -au côté de Bachar el-Assad- et en Irak -au nom de la lutte contre le groupe État islamique-, ainsi que dans dans une lutte d'influence régionale avec l'Arabie saoudite, l'Iran est accusé par Washington, Ryad, et les Occidentaux de déstabiliser le Moyen-Orient.
De son côté, Téhéran accuse régulièrement les Occidentaux d'être la cause de tous les maux dans la région par leur politique "impérialiste" et leur soutien à Israël. "Nous disons au monde que nous produirons toutes les armes dont nous avons besoin", quel que soit l'avis des nations étrangères sur les programmes d'armement iraniens, a encore déclaré M. Rohani alors que les Occidentaux cherchent à faire pression sur Téhéran pour le contraindre à brider son programme balistique.
"Nous voulons des relations amicales et fraternelles avec nos voisins et nous leur disons: nos armes, nos équipements, nos missiles, nos avions et nos chars ne sont pas dirigés contre vous, mais sont un moyen de dissuasion", a-t-il affirmé. "Seuls la négociation politique et un comportement pacifique permettront de régler les problèmes" de la région, a-t-il encore dit.
En concluant un accord international sur le nucléaire iranien en juillet 2015, Téhéran a accepté de brider son programme nucléaire controversé afin d'offrir au monde des garanties sur le fait qu'il ne cherche pas à se doter de l'arme atomique, en échange de la levée de sanctions internationales qui asphyxiaient son économie. Cet accord est aujourd'hui remis en cause par les États-Unis, qui le jugent insuffisant et menacent de s'en retirer dès le mois de mai à moins que les Européens ne parviennent à convaincre Téhéran d'apporter les garanties supplémentaires demandées par Washington. (Le Figaro)