Japon: grève de la faim dans un centre de détention pour migrants

  17 Avril 2018    Lu: 1667
Japon: grève de la faim dans un centre de détention pour migrants

Plus de quarante personnes ont entamé une grève de la faim dans un centre de détention pour migrants au Japon, après le suicide d'un ressortissant indien la semaine dernière, ont indiqué aujourd'hui des responsables et des médias locaux.

Ce mouvement de protestation a débuté dimanche, deux jours après qu'un Indien d'une trentaine d'années, dont l'identité n'a pas été rendue publique, eut été retrouvé pendu dans une cabine de douche de ce centre situé à Ibaraki, au nord-est de Tokyo. "Nous supposons que (les grévistes) refusent de manger pour réclamer une libération provisoire", a indiqué à l'AFP Daisuke Akinaga, un responsable du centre, qui compte 330 détenus. "Nous supposons aussi que le suicide a déclenché cette grève de la faim", a-t-il ajouté. L'homme était apparemment déprimé par le délai très long pour étudier son dossier, selon des médias.

Akinaga n'a pas souhaité préciser la nationalité des protestataires, ni combien de personnes refusent de s'alimenter, mais selon l'agence de presse Kyodo plus de 40 détenus seraient en grève de la faim. Le Japon a une réglementation très stricte en matière d'immigration et accepte très peu de demande d'asile. L'an dernier, il a accordé le statut de réfugiés à une vingtaine de personnes pour environ 20.000 demandes, émanant essentiellement d'individus en provenance d'Asie, indiquait récemment à l'AFP un représentant du Bureau de l'immigration.

Le gouvernement affirme que beaucoup de demandeurs d'asile sont des migrants économiques, mais des associations de défense des migrants et les Nations unies estiment que le Japon impose des conditions quasiment impossible à remplir pour les demandeurs, même pour ceux en grave danger dans leur pays d'origine. Des associations, des avocats et des migrants dénoncent depuis des années les conditions dans ces centres de détention, tout comme les comportements durs des agents chargés de l'immigration. "Les périodes de détention sont anormalement longues au Japon", a regretté auprès de l'AFP Hiromitsu Masuda, membre de l'organisation PRAJ (Provisional Release Association in Japan). 


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