Êtes-vous une "précrastinatrice" ?

  15 Avril 2018    Lu: 2060
Êtes-vous une "précrastinatrice" ?

Toujours tout remettre au lendemain, très peu pour vous ? Vous appartenez peut-être alors au cercle des précrastinateurs.

On connaissait la procrastination, cette fâcheuse habitude consistant à repousser toutes nos tâches au lendemain, quitte à devoir souvent faire (toutes) les choses ensuite à la dernière minute. Mais un nouveau terme vient de faire son apparition : la précrastination. Cette dénomination récemment inventée par des chercheurs américains de la Penn State University se définit par "l'inclinaison à effectuer des tâches rapidement juste pour le plaisir de faire avancer les choses plus tôt que tard", comme l'explique le site scientificamerican.

L'art de ne jamais remettre au lendemain

Pour autant, la précrastination n'est pas forcément une qualité non plus. L'étude a en effet conclu que "les précrastinateurs se caractérisent par leur obsession à réaliser toutes les choses inscrites sur leur to-do list aussi vite que possible, sans se soucier de savoir si le travail est bien fait".

Pour parvenir à ce constat, les chercheurs ont réalisé une expérience portant sur l'économie de l'effort. Ils ont demandé aux participants de parcourir une distance avec un seau de leur choix. Le premier était situé près d'eux et le second se trouvait plus près de la ligne d'arrivée. La question était de savoir si les sujets allaient spontanément ramasser le seau situé le plus loin d'eux, et donc le plus proche de la ligne d'arrivée, ce qui leur coûterait moins d'efforts. Cory Potts, psychologue ayant co-conduit l'expérience a révélé àMental Flossqu'à sa grande surprise, "beaucoup de participants attrapaient le seau le plus proche d'eux", ce qui les contraignait à le trimbaler durant un plus long parcours et donc à fournir plus d'efforts.

Aller vite... et mal

Quand on leur demandait pourquoi ils avaient attrapé le premier seau, les participants répondaient "Je voulais aller plus vite" déclare le psychologue. Pourtant, ramasser le seau plus proche ne leur permettait pas de parcourir le trajet plus rapidement. C'est donc là un exemple de précrastination. Et selon David Rosenbaum, l'autre co-auteur de cette étude, nous voyons des exemples concrets de précrastination tout le temps. Par exemple, dit-il à Scientific American, "ces personnes répondent à leurs emails immédiatement plutôt que d'envisager soigneusement leur réponses".

Autre illustration type de précrastination : "Quand ils entrent dans une épicerie, les gens saisissent directement les articles qui se trouvent à l'entrée, puis les transportent jusqu'à l'arrière du magasin pour attraper le reste des choses dont ils ont besoin, puis reviennent à l'avant du magasin pour payer leurs articles". Ils se chargent donc plus longuement inutilement.

La précrastination, utile pour les petites tâches
Selon les chercheurs, notre tendance à la précrastination pourrait s'expliquer par le fait qu'en faisant les choses qui nous incombent directement, on libère une partie de notre mémoire, ce qui nous laisse de la place pour mémoriser d'autres tâches plus exigeantes. Autre explication possible selon Cory Potts, notre penchant pour le sentiment du devoir accompli, peu importe le résultat. On avouera d'ailleurs que lorsque l'on dresse des to-do lists, on cale toujours des petites choses toutes simples à réaliser, juste pour le plaisir de pouvoir les rayer rapidement.

Vaut-il mieux être "pro" ou "pré" crastinateur ?

Selon les chercheurs, la précrastination peut s'avérer "utile pour l'exécution des petites tâches sans importance", favorisant notre sentiment d'accomplissement. L'idée sera ensuite de découper les grosses tâches en petites afin de faire avancer les choses tout en évitant d'effrayer notre part de procrastinateur. (Terrafemina)


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