Iran: Gérard Larcher critique la politique américaine des visas

"Ce qui est sûr c`est que cela peut être perçu ici (à Téhéran) comme une marque de défiance et pour nous, ce n`est sans doute pas une initiative (...) qui s`inscrit dans la culture de la confiance à construire" avec l`Iran, a déclaré lundi soir à des journalistes français M. Larcher à l`issue d`une visite de trois jours.
Selon lui, cette loi "vient un peu en contradiction du rapport de l`Agence internationale de l`énergie atomique (AIEA)" qui a refermé le 15 décembre le dossier concernant les tentatives de l`Iran de se doter de l`arme atomique dans les années 2000. Cette décision ouvre la voie à une mise en ?uvre prochaine de l`accord nucléaire historique conclu en juillet.
"Pour nous Européens, et pour nous Français, on ne peut pas considérer que cette décision soit acceptable en l`état", a affirmé M. Larcher. "Je pense que c`est un mauvais signal (...) d`un pays démocratique, la grande démocratie américaine", a-t-il ajouté.
Il a indiqué que "cela fera partie des sujets sur lesquels" il allait "échanger avec le président de la République", car "je pense que la France doit s`exprimer" sur cette nouvelle politique américaine.
L`ancien Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin, qui faisait partie de la délégation, a de son côté déclaré que les Iraniens "nous ont clairement indiqué que, selon eux, et au cas ou on n`aurait pas compris", cette loi était "à destination des Européens, pour ralentir leur venue ici".
Cité par l`agence officielle Irna, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a estimé lors d`une rencontre avec la délégation, que "cette loi est avant tout contre l`indépendance de l`Europe". "Les Européens doivent montrer leur indépendance face à des mesures discriminatoires", a-t-il ajouté.
L`accord nucléaire va permettre la prochaine levée des sanctions économiques imposées à l`Iran en échange de son engagement à limiter son programme nucléaire civil et à ne pas se doter de la bombe atomique.
La visite de M. Larcher et de sa délégation, à l`invitation du président du Parlement iranien Ali Larijani, a été la première d`un président du Sénat français en Iran depuis la révolution islamique de 1979.
Les sénateurs ont rencontré de nombreux dirigeants, parmi les quels le président Hassan Rohani - qui doit se rendre en France fin janvier -, Mohammad Javad Zarif et Ali Akbar Velayati, conseiller diplomatique du guide suprême Ali Khamenei.