C`est seulement la deuxième fois que le niveau "rouge" est décrété depuis la mise en place par la capitale chinoise de son système d`alerte à la pollution en 2013, en dépit de plusieurs graves épisodes de smog. Les autorités avaient annoncé pour la première fois le 7 décembre une alerte rouge, couplée à une batterie de mesures préventives, quelques jours après avoir été durement critiquées pour leur réponse jugée insuffisante face à un épisode de smog plus gravissime encore en début de mois.
Pékin assure "travailler sur le problème"
En pleine conférence internationale sur le climat à Paris, cette première alerte rouge avait mis en évidence la gravité de la situation en Chine, premier émetteur mondial de CO2 et autres polluants. Inédite, la mesure traduisait de l`avis général une prise de conscience des autorités de l`urgence d`une réaction à la hauteur des enjeux sanitaires et de l`image de la capitale chinoise. Vendredi, le porte-parole de la diplomatie chinoise, Hong Lei, a ainsi souligné que Pékin "travaillait fermement sur le sujet" et prenait "les mesures nécessaires", en dépit des "défis" rencontrés sur la protection de l`environnement.
PRISE DE CONSCIENCE. Outre le vif mécontentement de la population qu`elle suscite, cette pollution atmosphérique est à l`origine de centaines de milliers de décès prématurés chaque année en Chine. A l`image de Londres, victime du "fog" au début des années cinquante, les autorités de Pékin entendent assainir la ville d`ici les prochaines années, un pari que la plupart des experts jugent difficile à tenir. Le nuage de pollution récurrent dans le nord de la Chine touche quelque 300 millions de personnes, et la plupart des chauffages et des industries sont alimentés par des dizaines de centrales à charbon qui tournent à plein régime l`hiver, ce dernier étant souvent rigoureux. Cette première alerte rouge avait fait l`effet d`un électrochoc dans la capitale, provoquant notamment une ruée sur les appareils purificateurs d`air, rapidement en rupture de stock. L`impact économique des alertes rouges est significatif, des centaines d`entreprises devant suspendre leurs activités durant plusieurs jours. Certaines ont indiqué à l`AFP qu`elles songeaient à déménager.
Une pollution 12 fois supérieure aux plafonds recommandés par l`OMS
La densité de particules de 2,5 microns de diamètre (PM 2,5), particulièrement dangereuses pour la santé car elles pénètrent profondément dans les poumons, a souvent dépassé les 300 microgrammes par mètre cube durant l`alerte rouge de la semaine dernière, selon les niveaux de référence mesurés par l`ambassade américaine.
L`Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande un plafond moyen de seulement 25 microgrammes par vingt-quatre heures.
Pékin avait levé son alerte le 10 décembre, des vents froids venus du Nord ayant alors dispersé l`air toxique et permis de faire réapparaître un ciel bleu et pur. D`autres villes autour de Pékin relèveront également leur niveau d`alerte au rouge, a annoncé le Bureau national de l`Environnement dans un communiqué distinct, ajoutant qu`il avait exhorté les gouvernements provinciaux à "mettre en place des mesures d`urgence pour répondre à la forte pollution de l`air".
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