Euthanasie: produit mortel interdit de vente

  23 Mars 2018    Lu: 1857
Euthanasie: produit mortel interdit de vente

Un groupe pro-euthanasie a été contraint par le gouvernement hollandais de stopper ses ventes sur le web de poudre létale à ses membres.

Une association qui mettait à la disposition de ses membres une poudre mortelle a cessé de fournir ce produit vendredi conformément à la demande du parquet qui avait ouvert une enquête judiciaire.

L'organisation était sur le radar du ministère public depuis septembre lorsqu'elle a dévoilé ses projets de «procurer à ses membres un moyen de se suicider», a indiqué le parquet dans un communiqué lors de l'ouverture de l'enquête mercredi. Le groupe a annoncé la semaine dernière que ses membres pourraient désormais commander un produit via leur site internet, déclenchant l'ouverture d'une enquête judiciaire.

Ni l'association ni le parquet n'ont identifié le produit, mais les médias néerlandais ont indiqué qu'il s'agissait d'une poudre blanche vendue pour une dizaine d'euros. «Cela signifie qu'environ 1000 personnes devraient bientôt avoir accès à ce produit», avait indiqué le parquet.

Euthanasie légale

Avec la Belgique, les Pays-Bas ont été en 2002 le premier pays au monde à légaliser l'euthanasie des personnes malades dont la souffrance est «insupportable et sans perspective d'amélioration». L'euthanasie ne reste autorisée par la loi que sous de strictes conditions, même si le débat pour l'étendre à ceux qui estiment que leur «vie est terminée», prend de l'ampleur. Au moins deux médecins doivent certifier qu'il n'y a pas d'autre solution raisonnable pour le patient, et que sa souffrance est «insupportable et sans aucun espoir d'amélioration».

En 2017, 6585 personnes ont décidé d'avoir recours à l'euthanasie aux Pays-Bas, soit 4,4% des décès enregistrés dans le pays, selon des chiffres officiels. L'association Laatste Wil a déploré sur son site internet la décision du ministère public jugeant être traitée «comme une organisation criminelle».

«Nos 23'000 membres ne se reconnaissent pas (dans cette décision), ni les six millions de Néerlandais qui désirent avoir le contrôle sur comment et quand ils vont mourir», a-t-elle souligné.


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