Cavusoglu: Manbij doit être un exemple pour les autres villes

  22 Mars 2018    Lu: 1030
Cavusoglu: Manbij doit être un exemple pour les autres villes

Le ministre turc des Affaires Etrangères, Mevlut Cavusoglu, a une nouvelle fois expliqué qu’en cas d’échec des discussions avec les Etats-Unis au sujet du retrait de l’organisation terroriste YPG/PKK de Manbij en Syrie, la Turquie n’aura d’autre choix que d’éliminer les terroristes qui s’y trouvent.

Le Chef de la diplomatie turque était l’invité, jeudi, des éditorialistes de l’Agence Anadolu (AA).

Il a commenté l’actualisé et a répondu aux questions des journalistes.

Le principal sujet évoqué a naturellement été l’Opération Rameau d’olivier menée par l’Armée turque dans la région d’Afrin, dans le nord-ouest de la Syrie.

Cavusoglu a d’abord expliqué que la région et la ville d’Afrin ont été quasi-entièrement libérées de la présence des organisations terroristes PYD/YPG/PKK et Daech.

"C’est le temps maintenant de la sécurisation du secteur, des travaux de déminage et de contrôle pour éviter toute nouvelle incursion des terroristes", a-t-il dit.

"Je tiens à rappeler que l’objectif de notre opération est de mettre en échec les groupes terroristes et de libérer la région. Afrin appartient à ses habitants. Ce sont eux qui dirigeront la ville", a-t-il martelé, répondant ainsi aux allégations des terroristes reprises par certains pays étrangers.

Le ministre a également voulu répondre aux accusations de pillages qui auraient été constaté à Afrin.

"Ni nos forces armées ni l'ASL ne peut agir comme le PKK, personne ne l'autorisera. Ce genre de comportement n’a pas sa place au sein des soldats et du peuple turcs", a-t-il très clairement fait savoir.

Mevlut Cavusoglu a ensuite été interrogé sur les discussions avec Washington au sujet d’une feuille de route commune en Syrie.

Il a rappelé que les discussions ont dû être annulées après le limogeage par le président américain de son Secrétaire d’état Rex Tillerson.

"Nous avons une approche assez similaire. Si nous trouvons un consensus sur la feuille de route, alors nous pourrons parler d’un accord. Si nous mettons en œuvre un plan efficace à Manbij, alors nous pourrons ensuite l’applique à d’autres villes et région, même à l’Est de l’Euphrate", a-t-il expliqué.

"Il faut d’abord que le YPG/PKK quitte Manbij. Ceci a été promis à plusieurs reprises mais jamais appliqué. Après ce retrait, il faudra assurer la sécurité. Pour cela la Turquie et les Etats-Unis travailleront ensemble. La structure démographique de Manbij déterminera le modèle de gestion et de sécurisation de Manbij après le retrait du YPG", a-t-il poursuivi.

Pour le chef de la diplomatie turque, Manbij doit servir de modèle. Si c’est un succès, il ne sera pas nécessaire de poursuivre les opérations militaires contre les terroristes jusqu’en Irak.

"Mais si le plan (de retrait du YPG) n'est pas appliqué, alors il faudra éliminer les terroristes", a-t-il cependant averti.

"L'avertissement de notre président quand il dit que ‘nous pouvons entrer à tout moment’ concerne Sinjar, Qandil et tous les lieux où se trouve le YPG/PKK", a-t-il ajouté.

Plus généralement, concernant les relations Ankara-Washington, Cavusoglu a indiqué que le président américain veut une amélioration de la situation.

"Nous savons que Trump souhaite normaliser les relations. Mais il doit encore renforcer son contrôle du système", a-t-il estimé.

D’ailleurs, un entretien entre les présidents Erdogan et Trump aura lieu ce jeudi, a-t-il fait savoir.

Pour finir, le ministre turc s’est exprimé sur l’état des relations de la Turquie avec l’Union Européenne (UE).

Il a reconnu qu’elles ne sont pas à leur meilleur niveau.

"Pour régler les problèmes, il faut que les deux parties soient déterminées. De notre côté c’est le cas, mais l’UE fait des zigzags. Nous avons par exemple fait une dernière proposition au sujet de la levée des visas pour les citoyens turcs. Nous attendons une réponse. La question des visas pourra être à l'ordre du jour du sommet Turquie-UE de Varna (Bulgarie)", a-t-il indiqué.

Il a conclu en commentant les déclarations de la Chancelière allemande sur Afrin.

"Si vous me demandez qui a fait ces déclarations sur Afrin, je répondrais que c’est le YPG/PKK. C’est le même langage. Il faut que Merkel et les leaders européens fassent attention dans leurs déclarations. Ce que nous faisons à Afrin est connu de tous. Nous savons que certains députés européens, de gauche, sont proches du PKK, ils veulent même le retirer de la liste des groupes terroristes. Mais l’Allemagne a commencé à comprendre combien le PKK est une organisation violente et dangereuse".


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