Au départ, la tour Eiffel était rouge. Dur à imaginer lorsque l’on voit les photos anciennes en noir et blanc. Mais c’était le choix de Gustave Eiffel en 1889, car cette teinte était la plus efficace pour lutter contre la rouille. Puis le monument a été repeint en « ocre » en 1892, avant de devenir carrément jaune en 1899, avec un dégradé allant du jaune orange à la base, au jaune clair au sommet.
De 1907 à 1954, c’est en « jaune brun » que l’on peut l’admirer, puis jusqu’en 1968, en « rouge brun ». Le « brun tour Eiffel » que l’on connaît sera adopté ensuite. Cette teinte a été spécialement conçue pour la Dame de fer, avec une coloration plus foncée à la base et plus clair au sommet, afin de lui donner un aspect élancé.
Cette couleur va-t-elle à nouveau évoluer ? Rien n’est décidé, mais une réflexion est en cours pour savoir si un léger changement de nuance peut être apporté. Pour cela, les architectes des monuments historiques, en liaison avec le ministère de la Culture et la Ville de Paris, vont analyser de près les 19 couches de peinture déposées depuis 129 ans sur les poutrelles métalliques.
« À la manière de ce que l’on fait lorsqu’on restaure un tableau ancien, on va redécouvrir et faire revivre ces couleurs anciennes. Cela donnera des pistes de réflexion pour savoir s’il faut apporter des nuances ou pas à la teinte actuelle », explique une spécialiste du patrimoine. On ne badine pas avec une œuvre d’art, fut-elle en fer.
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