Toute discussion sur une transaction en actions impliquant Renault, Nissan ou l'Etat français relève de la spéculation, a dit un responsable de Nissan, en écho au démenti formulé la veille par le porte-parole de Renault-Nissan.
Reuters a rapporté mercredi que Renault et Nissan avaient engagé des discussions sur un renforcement de leur alliance qui pourrait déboucher sur le rachat par le constructeur japonais de l'essentiel de la part de 15% détenue par l'Etat dans le capital du groupe français.
Selon des sources proches du dossier, le PDG de l'alliance Renault-Nissan Carlos Ghosn a notamment proposé une structure intermédiaire qui verrait le management de Renault, Nissan et de Mitsubishi Motors placé directement sous la supervision d'une fondation néerlandaise, ce qui serait le prélude à une fusion complète au sein d'un groupe mondial intégré basé à Amsterdam.
L'Etat français a récemment dit à des représentants de Carlos Ghosn qu'il était prêt à sortir de Renault ou à céder sa participation dans le capital du groupe dans le cadre d'un accord de fusion garantissant les intérêts français, selon plusieurs sources proches des discussions.
Renault, qui détient 43,4% de Nissan, a accepté de limiter son influence sur son partenaire japonais, dans le cadre d'un accord conclu en 2015 qui a permis de désamorcer un conflit avec le gouvernement français. Nissan détient pour sa part une participation majoritaire de 34% dans Mitsubishi et de 15% dans Renault, mais sans droit de vote.
En vertu du droit boursier japonais, Renault perdrait tous ses droits de vote chez Nissan si la part du constructeur japonais atteignait ou dépassait les 25% dans le capital du français.
L'action Nissan a terminé en hausse de 0,77% à la Bourse de Tokyo et le titre Renault a clôturé la veille sur un gain de 5,6%.