Un prix Nobel sanctionné à titre posthume pour son passé nazi

  18 Décembre 2015    Lu: 1079
Un prix Nobel sanctionné à titre posthume pour son passé nazi
En raison de son passé national-socialiste, Konrad Lorenz, prix Nobel de médecine, est privé, à titre posthume, de son titre de docteur honoris causa, rapporte Associated Press.
Azvision.az rapporte à l`agence russe RIA Novosti que la décision a été prise par l`université de Salzburg suite à une enquête initiée en 2014 et visant à démasquer d`anciens nazis.

Dans sa demande d`adhésion au Parti national-socialiste des travailleurs allemands du 28 juin 1938, le zoologue soulignait que "toute (sa) vie scientifique, au sein de laquelle les problèmes phylogénétiques, raciaux et social-psychologiques occupaient le premier plan, a été mise au service de la pensée national-socialiste".

Selon la conclusion faite par la commission d`enquête, ces faits de la biographie de Lorenz, dissimulés lors de l`attribution du prix, rendent le scientifique indigne d`être docteur honoris causa de l`université de Salzburg.

Une année plus tôt, une décision similaire a été prise à l`encontre d`un autre zoologue autrichien, Eduard Paul Tratz. Le réexamen de toutes les distinctions attribuées par le passé mené par l`université de Salzburg continuera jusqu`à 2016.

Konrad Lorenz, né en 1903 et diplômé de la faculté de médecine de l`université de Vienne, a consacré toute sa vie à l`étude des animaux. Mobilisé en 1941 comme médecin psychiatre, il est fait prisonnier par l`Armée soviétique après quoi il renonce à l`idéologie et commence à travailler sur le livre "De l`autre côté du miroir". Dans ses travaux ultérieurs, Lorenz se servit de cette expérience pour élaborer une critique des dérives de l`instinct d`agression chez l`homme, de la psychologie de l`endoctrinement et du danger de celui-ci.
En 1973, aux côtés de l`Allemand Karl Von Frisch et du Britannique Nikolaas Tinbergen, le zoologue autrichien obtient le Nobel de médecine décerné pour "l`organisation et la mise en évidence des modes de comportement individuel et social". À la fin de sa vie, Lorenz, proche des mouvements écologistes et anti-nucléaires, se consacre à une réflexion humaniste sur le devenir de l`humanité. Il décède le 27 février 1989.

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