Peur du Père Noël: «Certains enfants le comparent à un ogre»
A quelles occasions un enfant montre-t-il sa peur du Père Noël ?
C’est généralement dans des lieux où il rencontre ce personnage fantastique. L’enfant pleure, crie ou refuse de l’approcher. Cette peur concerne généralement les enfants de moins de cinq ans qui ne savent pas faire la part des choses entre le personnage réel et l’imaginaire. A partir de 6 ans, les enfants sont moins captifs. Ils sont capables de faire preuve de distance par rapport au Père Noël. D’ailleurs beaucoup d’entre eux font semblant d’y croire encore.
Est-ce l’apparence physique d’un grand-père barbu et bedonnant qui les effraie ?
Le fait que son visage soit caché par sa grosse barbe n’a rien pour les rassurer. Sa voix grave peut aussi intimider. Et son gros ventre et son costume rouge peuvent aussi les impressionner. Certains enfants comparent ainsi le Père Noël à un ogre.
Mais c’est surtout ce que symbolise le Père Noël qui met les enfants mal à l’aise…
Oui, car ce grand-père barbu est celui qui gâte aléatoirement les enfants. Cette injustice est parfois perçue par les enfants, qui la vivent mal. Certains peuvent aussi développer un sentiment de malaise vis-à-vis du Père Noël si leurs parents leur ont transmis leurs mauvais souvenirs des fêtes de fin d’année. Cette transmission peut jouer dans la défiance qu’éprouvent certains enfants vis-à-vis du grand-père en rouge et blanc. Enfin, certains parents serinent à leurs enfants : « Si tu n’es pas gentil, le Père Noël ne te gâtera pas ».
Difficile dans ce contexte d’avoir une image positive de ce personnage.
Faut-il s’inquiéter lorsque les démonstrations de peur sont trop importantes ?
Dans tous les cas, il ne faut jamais minimiser la peur de l’enfant et en parler avec lui. Si elle se manifeste par le fait qu’il ne veuille pas voir ou pas approcher le Père Noël, ce n’est pas inquiétant, car cela devrait passer après quelques discussions. Mais si l’enfant fait une crise de nerfs en voyant ou en entendant parler du Père Noël, cette phobie peut cacher quelque chose d’autre, comme un traumatisme. De même l’enfant ne doit pas manifester d’angoisse à l’idée que le Père Noël entre chez lui en pleine nuit et en catimini, sauf s’il s’est récemment senti en insécurité (parce que sa maison a été cambriolée ou qu’il a été harcelé à l’école, par exemple). Dans ce cas-là, il ne faut pas hésiter à consulter un psychologue.
Quels conseils donneriez-vous aux parents pour éviter que leurs enfants ne développent cette peur ?
Il faut leur parler du Père Noël comme d’une légende afin qu’ils puissent rester dans l’imaginaire et mettre de la distance entre eux et ce personnage fantastique.