«La bataille promise» a commencé dans le sud-est d`Alep, indique une source militaire syrienne haut placée. Cette offensive menée par une alliance de combattants du pouvoir syrien, des Iraniens et par le Hezbollah a débuté ce vendredi dans le sud de la ville, avec le soutien des frappes aériennes russes. Ainsi, jusqu`à 2.000 Iraniens, ou forces soutenues par l`Iran, participent à cette bataille contre les groupes rebelles, a indiqué un responsable américain. Ils sont bien moins nombreux que les forces militaires de Bachar el-Assad mais c`est la première fois que des Iraniens sont impliquées à cette échelle dans la guerre en Syrie.
Les combattants qui prennnent part à cette bataille d`Alep peuvent appartenir à des forces iraniennes comme les Gardiens de la Révolution, à des groupes financés par Téhéran, comme le Hezbollah libanais, ou à des groupes de combattants irakiens, a expliqué le responsable américain. De son côté, l`Iran confirme avoir envoyé des armes et des conseillers militaires pour soutenir son allié Assad, mais a nié avoir fourni des troupes au sol, rapporte le quotidien Haaretz. Les médias iraniens ont toutefois rapporté, la semaine dernière, les décès en Syrie de trois officiers des gardiens de la révolution de l`Iran.
L`offensive militaire aurait été minutieusement préparée. Selon un responsable américain, les forces russes aident le régime du président syrien à mener deux offensives visant à «prendre en tenaille» les groupes rebelles dans les provinces centrales de Homs et Hama. Parallèlement, les Iraniens et leurs groupes affiliés aident les forces syriennes à ouvrir un nouveau front près d`Alep, a-t-il dit. «Nos forces sont (maintenant) plus déterminé à rétablir la sécurité et la stabilité de notre pays», a déclaré l`armée du pouvoir syrien, indique Haaretz. Quant au Hezbollah, qui a soutenu Assad dans plusieurs batailles pendant la guerre civile, il a déclaré que l`armée mène une «grande opération militaire», avec le soutien d`avions russes et syriens, sur un front d`au moins 10 miles (15 km ) de large du sud-ouest au sud-est d`Alep.
La prise de cette ville est particulièrement stratégique. Alep, un centre industriel et commercial près de la frontière avec la Turquie, est la ville la plus peuplée de Syrie avec toujours près de 2 millions de personnes. L`armée gouvernementale y fait face aux groupes rebelles, dont certains sont liés à Al-Qaïda, dont le Front al-Nosra, ou à l`organisation Etat islamique (EI). En deux ans de combats, aucun des belligérants n`a remporté de succès militaires.
«Bien des choses qui se passent en ce moment trouvent leur origine dans le voyage à Moscou, cet été, du général iranien Souleimani», qui a permis de préparer l`offensive concertée actuellement en cours, a indiqué cette source. La presse américaine et russe avait rapporté, en août, la visite à Moscou du général Souleimani, le chef de la force Qods, chargée des opérations extérieures des Gardiens de la Révolution. Le secrétaire d`Etat américain John Kerry avait exprimé ses «inquiétudes», mais Moscou avait démenti.
Les forces russes mènent depuis le 30 septembre des bombardements aériens en Syrie. Moscou affirme viser le groupe Etat islamique, mais Washington accuse la Russie de vouloir surtout soutenir l`offensive syrienne contre les rebelles opposés à Bachar el-Assad.
Depuis le début de la guerre civile, en 2011, entre 230.000 et 320.000 personnes ont trouvé la mort et 4 millions auraient quitté le territoire.
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