L'Albanie veut un avenir commun avec le Kosovo

  19 Février 2018    Lu: 2287
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À l'occasion des dix ans de l'indépendance du Kosovo, le Premier ministre albanais a évoqué la possibilité d'une présidence commune pour les deux pays.

Le Kosovo a fêté, ce week-end, les dix ans de sa déclaration d'indépendance. A cette occasion, le Premier ministre albanais Edi Rama a évoqué à Pristina la possibilité de voir un jour son pays et le Kosovo se doter d'«un seul président, en tant que symbole d'unité nationale». Cette déclaration risque de fâcher la Serbie.

«Pourquoi pas un seul président?»

«Le Kosovo et l'Albanie vont avoir une seule politique étrangère et non seulement des ambassades et des représentations diplomatiques conjointes», a dit dimanche, devant le parlement kosovar, Edi Rama venu à Pristina à l'occasion du dixième anniversaire de l'indépendance du Kosovo. Les deux pays ont déjà plusieurs consulats communs.

«Mais pourquoi pas un seul président, en tant que symbole de l'unité nationale, avec une politique de sécurité nationale?», a interrogé Edi Rama. Cette déclaration risque de déplaire en Serbie, dont les responsables accusent régulièrement Tirana de caresser le projet de bâtir une «Grande Albanie». L'Albanie réfute cette intention.

«Dialogue difficile»

La Serbie ne reconnaît pas l'indépendance de son ancienne province albanaise du Kosovo. Entamé en 2011, le dialogue de normalisation des relations entre Belgrade et Pristina, est à l'arrêt.

Les présidents kosovar et serbe, Hashim Thaçi et Aleksandar Vucic, ont souhaité sa reprise. «Le dialogue difficile avec la Serbie sera historique. Les Albanais et les Serbes vont coexister à l'avenir, comme deux nations entretenant de bonnes relations de voisinage et faisant partie intégrante de l'Union européenne», a souhaité le socialiste Edi Rama.

Propre armée

De son côté, Hashim Thaçi s'est dit «décidé à faire en sorte que l'État du Kosovo ait sa propre armée le plus rapidement possible». Evoqué il y a un an, ce projet avait été condamné par les Occidentaux. Les Serbes le considèrent comme une provocation.

Doté de forces de sécurité mais pas d'armée, le Kosovo reste sous protection de l'Otan. «Les Forces de sécurité du Kosovo ont déjà toutes les capacités depuis longtemps» et «agissent en tant que véritable armée d'un État, une armée professionnelle et multiethnique».


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