En 2014, Google annonçait le lancement d'un projet pilote: la création de lentilles connectées qui faciliteraient le contrôle du taux de glucose dans le sang pour les personnes diabétiques. En partenariat avec le géant suisse de l'industrie pharmaceutique, Novartis, le Google Lab travaillait sur une nouvelle technologie visant à améliorer la vie quotidienne des patients. La sortie de ces lentilles sur le marché avait été prévue pour 2020 mais depuis, les déclarations semblent être plus indécises et les progrès très lents. Que s'est-il donc passé?
Selon des chiffres donnés par l'OMS à l'échelle mondiale, environ 422 millions d'adultes vivaient avec le diabète en 2014. Depuis 1980, où l'on répertorie 108 millions d'adultes diabétiques, le pourcentage de la population atteinte a presque doublé. En augmentation constante, la maladie s'étend plus rapidement dans les pays où le revenu est le plus faible. La définition donnée par l'OMS indique que "le diabète est une maladie chronique grave qui apparaît lorsque le pancréas ne produit pas suffisamment d'insuline (hormone qui régule la concentration de sucre dans le sang, ou glucose), ou lorsque l'organisme n'utilise pas correctement l'insuline qu'il produit". Classé comme problème de santé publique majeur, il focalise l'attention des politiques et des professionnels de la santé au niveau mondial.
Aujourd'hui, les personnes atteintes de diabète de type 1 doivent, pour mesurer le taux de glucose présent dans leur sang, faire des tests sanguins réguliers (jusqu'à plusieurs fois par jour), soit via un moniteur inséré de manière cutanée, soit en prélevant du sang. La technologie d'assistance santé élaborée par Google et Novartis faciliterait la gestion de la maladie au quotidien tout en la rendant indolore.
Comment ça marche?
Dans la lentille de contact, est insérée, entre deux couches de matériaux, une micro-puce biologique transparente composée de capteurs. Ceux-ci détectent les variations des taux de glucose présents dans le liquide lacrymal. À travers une minuscule antenne, elle envoie ensuite les données récoltées à un programme installé sur le téléphone de la personne qui lui indique quand elle doit prendre son traitement. Grâce à ces capteurs, la lentille effectue son analyse toutes les secondes. La technologie pourrait également être utilisée pour cibler d'autres biomarqueurs, tels que la pression sanguine, la température corporelle ou le taux de cholestérol.
Malgré ses avantages évidents, cette technologie n'est pas encore accessible et les essais cliniques n'ont pas encore débutés. Il y a deux raisons à cela, l'une d'ordre technique et l'autre, médicale. Le processus technologique est très complexe et s'accompagne d'une contrainte conséquente: le confort humain doit être optimal. Au niveau médical, l'évaluation des taux de glucose via les larmes serait moins fiable que les prélèvements sanguins. Elle est en effet impactée par des variables extérieures comme la température ou l'humidité.
Tandis que Google et Novartis peinent à annoncer une date de sortie sur le marché, d'autres concurrents se sont lancés dans la course. Fin janvier 2018, des chercheurs coréens ont publié un papier décrivant la création d'un produit similaire.
Si cette technologie paraît aujourd'hui des plus futuristes, la demande d'assistance dans le domaine médical est croissante et ses applications pourraient s'étendre à d'autres domaines, via notamment la réalité augmentée. Il est donc fort probable qu'elle impactera la vie quotidienne des générations futures.
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