Crise migratoire, menace de Brexit... l’UE veut calmer le jeu

  17 Décembre 2015    Lu: 892
Crise migratoire, menace de Brexit... l’UE veut calmer le jeu
Pour le dernier sommet européen de l’année 2015, les Vingt-Huit se penchent sur de nombreux sujets sensibles, de la crise migratoire en passant par le "Brexit" ou encore de la lutte contre le terrorisme.
Les dirigeants européens vont s`efforcer, jeudi 17 décembre, à Bruxelles, de serrer les rangs face aux défis qui menacent comme jamais l`unité de l`Europe : la crise migratoire d`une ampleur sans précédent, le contre-terrorisme, et le risque d`un "Brexit" (la sortie du Royaume-Uni de l`UE).

"Il n`y a plus de temps à perdre. Il faut agir" pour endiguer les flux de migrants, a lancé le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker à la veille du dernier sommet européen de 2015, en exhortant les États membres à se ranger derrière sa proposition d`un corps européen de garde-frontières. Un projet "audacieux", selon l`exécutif européen, qui prévoit même la possibilité d`intervenir dans un État récalcitrant, au grand dam de ceux qui craignent une atteinte à leur souveraineté.

"Nous autres Européens avons une seule frontière et la responsabilité de la protéger", a plaidé mercredi Juncker, afin de sauver la libre-circulation au sein de l`espace Schengen, pilier de l`intégration européenne.

Turquie-UE : donnant-donnant

Mais l`Union européenne ne peut agir seule. Le Conseil européen, qui débutera à 15 h, sera précédé à 10 h par un "mini-sommet" réunissant huit pays de l`UE, sous la houlette de la chancelière allemande Angela Merkel, et la Turquie. Ils espèrent obtenir d’Ankara un engagement ferme afin de juguler l’afflux des réfugiés en Europe, qui transitent par la Turquie. En échange, le gouvernement d`Erdogan réclame une aide financière et la relance de sa procédure d’adhésion à l’UE.

Mercredi, Angela Merkel a mis en garde contre le retour des solutions "nationales" devant l`afflux des réfugiés et prôné leur répartition de manière "contraignante". "Se barricader au XXIe siècle n`est pas une option raisonnable", a prévenu la chancelière, alors que plusieurs pays d`Europe de l`Est, comme la Hongrie,l`Autriche, la Slovénie, la Slovaquie et la Pologne, contestent la "relocalisation" de réfugiés dans l`UE depuis l`Italie et la Grèce.

David Cameron isolé

Autre sujet sensible : le Brexit, auquel est consacré un dîner de travail jeudi entre les dirigeants européens. Sous pression des eurosceptiques, le Premier ministre britannique David Cameron, qui a promis d`organiser un référendum sur le maintien du pays dans l`UE d`ici la fin 2017, s`efforcera de donner une impulsion décisive aux réformes qu`il exige de ses partenaires.

Cameron arrive isolé à ce sommet : il réclame des mesures pour ralentir l`immigration en provenance de l`UE, notamment des pays de l`Est, comme pouvoir priver les citoyens européens de prestations sociales pendant leurs quatre premières années sur le sol britannique. Nombreux sont les dirigeants européens qui s`offusquent d`une demande jugée discriminatoire.

Lutte contre le terrorisme

Si le président du Conseil européen, Donald Tusk, a fait savoir qu`il n`y aurait "aucun tabou" dans les discussions avec Londres, Angela Merkel, a averti que l`Allemagne ne cèderait pas sur les "acquis fondamentaux de l`intégration européenne". Cameron sera-t-il prêt à lâcher du lest?

Dans une Europe traumatisée par la sanglante vague d`attentats à Paris, les pays membres s`attacheront aussi à encourager la mise en œuvre de mesures déjà décidées pour intensifier la lutte contre le terrorisme et tarir son financement.

A l`aube de 2016, ce sommet - le 13e de l`année ! - clôture une "annus horribilis" pour un Vieux-Continent ébranlé par des secousses majeures - de la crise grecque au conflit ukrainien en passant par la montée apparemment inexorable des populismes. Toutefois, sur les dossiers abordés, aucune décision de substance n`est attendue au sommet qui s`achèvera vendredi.

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