Dans le cadre de son club de lecture, le Huffington Post s'est intéressé à la déprime vécue par certains à la fin de leurs lectures. Sur cinquante personnes ayant accepté de témoigner, presque l'unanimité a déclaré s'être déjà senti triste à la fin d'un roman. Selon Stéphanie Ladel, addictologue, ce sentiment est tout à fait normal. "En quelque sorte, le lecteur éprouve du plaisir dans la lecture, va chercher ce plaisir en lisant un bouquin, il s'abandonne. Puis, quand l'histoire est finie, c'est la descente. Le lecteur est triste, perdu, il ressent un manque".
Et si le champ lexical utilisé par certaines personnes, qui évoquent un sentiment similaire à une "rupture" ou encore à un "deuil", peut sembler fort, la lecture n'a pourtant rien d'une addiction. Il n'existe en effet "ni dépendance, ni accoutumance, ni effets secondaires physiques, ni culpabilité d'avoir consommé".
Preuve d'empathie
Le fait de ressentir une certaine tristesse pourrait même être une preuve d'empathie. Cela prouve en effet que vous êtes capable de vous mettre dans la peau des personnages et de ressentir les mêmes émotions qu'eux.
Dans de rares cas, cependant, les lecteurs peuvent basculer dans un certain "Bovarysme" et ressentir une tristesse profonde pouvant entraîner une dépression. Inventé d'après le roman de Gustave Flaubert, "Madame Bovary" et introduit par Jules de Gaultier en 1922, le Bovarysme "consiste à construire sa vision du monde à partir de la lecture de romans", comme l'héroïne du bouquin.
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