Le mystère du gratte-ciel sans fenêtre

  04 Février 2018    Lu: 1681
Le mystère du gratte-ciel sans fenêtre
Construit par l'architecte John Carl Warnecke en 1974 à New York, l'AT&T Long Lines Building demeure sans doute l'un des immeubles les plus atypiques et mystérieux de la mégapole américaine. 44 ans après son ouverture, il suscite encore toutes les interrogations et les spéculations.

Le 2 juin dernier sur Twitter, Tom Hanks partageait son effroi avec spontanéité face à cet inquiétant "bunker", haut de 168 mètres et pourtant dépourvu de fenêtres: "Jamais vu un immeuble aussi flippant! Bon sang, mais il se passe quoi là-dedans??". 

Résistance à toute épreuve

Située en plein coeur de Manhattan, au 33 Thomas Street, la tour appartient officiellement au géant des télécommunications AT&T et pourrait, selon la légende, résister à une explosion nucléaire. Des réserves stockées dans les sous-sols permettraient d'ailleurs à 1.500 personnes de survivre en autarcie pendant deux semaines. La nuit, la lugubre bâtisse est plongée dans le noir et constitue ainsi une curieuse exception dans le paysage de "Big Apple". 

Un centre d'espionnage de la NSA?

Cet "abri nucléaire" est donc censé protéger des outils de télécommunications. Or, selon The Intercept, à l'origine d'une enquête menée avec Edward Snowden en 2016, l'immeuble brutaliste dissimulerait en réalité l'un des plus grands centres d'espionnage de la NSA, baptisé "Titanpointe". Un nom de code que l'on retrouve dans des rapports internes de l'Agence. Avec l'aide d'AT&T, elle disposerait (ou aurait disposé) en effet de matériel d'écoute capable d'intercepter n'importe quelle communication internationale: une "arme" géopolitique dont le gouvernement américain aurait largement tiré profit. 

Surveillance tous azimuts

Car sa fonction majeure consisterait en réalité à surveiller, non pas la dangereuse menace terroriste, mais bien les pays alliés de Washington: la France, l'Allemagne, l'Union européenne, les principales organisations internationales comme le FMI ou encore les Nations unies. Les Etats-Unis n'ont évidemment jamais commenté les allégations de la presse d'investigation. 

Quelques rares photos

The Intercept avait réussi quelques jours après ses révélations à partager quelques rares clichés capturés à l'intérieur du bâtiment par Stanley Greenberg. En 1992, ce photographe, originaire de Brooklyn, avait souhaité réaliser un reportage sur les lieux les plus méconnus de New York, dont la fameuse tour. Un accès limité lui avait été concédé: c'était alors bien avant la paranoïa du 11 septembre 2001. Le livre "Invisible New York" a vu le jour en 1998, il est d'ailleurs disponible sur Amazon, mais les photos du "bunker", elles, n'y ont finalement jamais été publiées.

 


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