4 migrants entre la vie et la mort après des affrontements à Calais

  04 Février 2018    Lu: 1569
4 migrants entre la vie et la mort après des affrontements à Calais
Deux jours après le plus violent affrontement entre migrants jamais survenu à Calais, quatre jeunes Erythréens blessés par balle étaient toujours entre la vie et la mort samedi, selon la préfecture du Pas-de-Calais.

Au total, 22 migrants ont été blessés, dont cinq par balle, dans ces rixes qui ont éclaté en trois endroits distincts entre l'après-midi et le début de soirée jeudi. Pour le parquet de Boulogne-sur-Mer, il s'agirait d'un "règlement de comptes": le ou les individus auteurs des coups de feu "sont arrivés sur la zone de distribution de repas près de l'hôpital où était rassemblée la communauté érythréenne et ont immédiatement ouvert le feu".

Une douzaine de témoins ont déjà été interrogés, a indiqué le parquet. Une enquête a été ouverte pour "tentative de meurtre" et un ressortissant afghan de 37 ans est recherché, soupçonné d'être l'auteur de coups de feu sur des Érythréens.

La nuit de vendredi à samedi "a été très calme" à Calais, "il n'y a pas eu d'incidents", a affirmé la préfecture. Et à 17H00 samedi, la situation était tout aussi calme selon un correspondant de l'AFP sur place.

Rue des Verrotières, l'un des lieux de rixe jeudi, une quarantaine de migrants se réchauffaient autour d'un feu et une partie de football s'improvisait sous la pluie. A une cinquantaine de mètres de là, trois cars de CRS étaient stationnés. Dans cette ville, où vivent entre 550, selon la préfecture, et 800 migrants, d'après les associations, les maraudes menées par les services de l'État ont été "intensifiées", avec des départs "renforcés" en bus vers les différents centres d'accueil et d'examen des situations (CAES) de la région, a affirmé vendredi la préfecture. Le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, qui s'est rendu sur place jeudi soir, a affirmé que Calais avait vécu avec ces affrontements "un degré de violence jamais connu".

Le ministre, pour qui ces incidents seraient en grande partie le fait de passeurs, a annoncé le renfort de "deux unités" de police qui sont arrivées, selon la préfecture, et a indiqué que la distribution des repas à Calais serait assurée "d'ici 15 jours par les associations" qui travaillent "déjà" avec l'Etat.

"Nous ferons tout pour que cette situation soit réglée de manière humaine et efficace", a réagi de son côté vendredi Emmanuel Macron en déplacement au Sénégal, mais a de nouveau défendu son distinguo entre les demandeurs d'asile, qu'il faut "mieux intégrer", et les migrants économiques. Le député du Pas-de-Calais Pierre-Henri Dumont (LR) a quant à lui déclaré à France Info qu'il fallait faire de Calais "une zone de tolérance zéro migrant" et "envoyer de force les migrants" vers les CAES.

Ces violentes rixes entre migrants s'inscrivent sur fond de tensions récurrentes entre les différentes communautés, aggravées selon les associations par l'extrême âpreté des conditions de vie sur place. Vendredi soir, à Grande-Synthe, où vivent quelque 300 migrants, deux hommes ont été blessés à l'arme blanche lors d'une rixe entre Kurdes et Irakiens, selon la préfecture du Nord. "Les deux personnes blessées sont sorties de l?hôpital et ont été placées en garde à vue", a indiqué le parquet de Dunkerque.

Tags:


Fil d'info