Des photos exfiltrées de Syrie constituent une "preuve accablante" de crimes contre l`humanité du régime de Bachar el-Assad PHOTO

  16 Décembre 2015    Lu: 762
Des photos exfiltrées de Syrie constituent une "preuve accablante" de crimes contre l`humanité du régime de Bachar el-Assad PHOTO
Des photos exfiltrées de Syrie montrant le corps de milliers de prisonniers torturés dans des geôles du régime de Bachar al-Assad sont une preuve «accablante» de crimes contre l’humanité, selon un nouveau rapport de Human Rights Watch
Les clichés montrent des yeux arrachés, des gens avec des lésions sur le dos ou le ventre, des corps décharnés et des centaine de cadavres gisant dans un hangar, au milieu de sacs de plastique devant servir à les enterrer.

Pendant neuf mois, l’ONG a étudié 28.707 photographies de «César», un ex-photographe de la police militaire syrienne qui s’était enfui de Syrie en juillet 2013, en emportant plus de 53.000 photographies effroyables de corps torturés. «Nous avons méticuleusement vérifié des dizaines de récits et nous sommes certains que les photographies de César sont des preuves authentiques et accablantes de crimes contre l’humanité en Syrie», affirme Nadim Houry, vice-président de Human Rights Watch (HRW) pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.

HRW a interviewé 33 proches de 27 victimes identifiées, 37 anciens prisonniers qui ont vu des personnes mourir en détention et quatre anciens gardiens de centres de détention ou hôpitaux militaires qui ont fait défection.

Une infime partie des morts dans les geôles syriennes

Ahmad al-Musalmani avait 14 ans quand il a été arrêté en août 2012 parce qu’il avait sur son téléphone portable une chanson anti-Assad. Il essayait de passer la frontière libanaise pour assister à l’enterrement de sa mère. Son oncle, un ancien avocat, a payé plus de 14.000 dollars pour sa libération, en vain. Quand les photos de César ont été publiées, Dahi al-Musalmani a reconnu son neveu. «Ce fut le choc de ma vie. Je l’ai cherché pendant 950 jours. Avant de mourir sa mère m’avait dit: ’je le laisse sous ta protection. Quelle protection aurais-je pu lui donner?»

«Ces photographies représentent une infime partie des personnes qui sont mortes alors qu’elles étaient détenues dans les geôles syriennes. Des milliers d’autres subissent le même destin», a souligné M. Houry.

«Ceux qui oeuvrent pour la paix en Syrie doivent s’assurer que les personnes qui ont supervisé ce système répondent pour leurs crimes», a-t-il ajouté, en référence aux pays qui prennent part aux pourparlers sur l’avenir du pays.

Ce rapport intervient à un moment où les pays occidentaux, notamment la France, ne font plus du départ du président Bachar al-Assad une priorité, concentrant leurs efforts dans la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) qui sévit en Syrie et qui a revendiqué une série d’attentats spectaculaires à Paris ayant fait 130 morts.

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