Non, il n’y a pas de porte-avions chinois au large de la Syrie

  17 Octobre 2015    Lu: 564
Non, il n’y a pas de porte-avions chinois au large de la Syrie
Il y a décidément bien du monde à Tartous, cité portuaire syrienne de la région alaouite (nord-ouest du pays) et base navale. Utilisé régulièrement par la marine russe pour ravitailler ses troupes basées dans la région de Lattaquié qui bombardent la rébellion anti-Bachar Al-Assad depuis le 30 septembre, le port accueillerait ses derniers jours un porte-avions chinois, marquant l’entrée en guerre supposée de la Chine aux côtés de la Russie, si l’on en croit une rumeur, signalée par un internaute aux Décodeurs, qui circule sur Internet depuis quelque temps.
Une rumeur reprise, analyse géostratégique à la clé, par Le Point dans un article intitulé Syrie : les enjeux cachés de l’intervention russe, où l’on apprend que « le porte-avions Liaoning est désormais à Tartous, porteur de chasseurs bombardiers J15, d’un millier d’hommes et d’hélicoptères d’attaque. Il y a retrouvé le sous-marin géant russe Dimitri Donskoi, doté de 20 missiles intercontinentaux (200 têtes nucléaires, portée 10 000 kilomètres) et le croiseur lance-missiles Moskva. La Méditerranée orientale est donc sanctuarisée. »

Le ministère des affaires étrangères chinois a démenti, mercredi 14 octobre, la participation de son porte-avions ans une quelconque action militaire en Syrie.

Et l’aurait-elle voulu, la Chine aurait eu du mal à déployer un porte-avions discrètement (en transitant par le canal de Suez sans laisser de trace), et encore plus à s’en servir pour des missions de combats. Ayant débuté ses essais en mer en 2012, le Liaoning (un ancien bâtiment soviétique que Pékin a racheté et a terminé de construire) n’est sans doute pas opérationnel, comme le rappelle le site Mer et Marine. Il servirait surtout à familiariser marins et aviateurs avec ce type de bâtiment avant l’arrivée du premier porte-avions « made in » China.

Quant à l’aéronavale chinoise, elle vient à peine de recevoir son 14e « chasseur-bombardier J-15 » (le numéro 113, le premier étant le 100) sur les 24 que le Liaoning devra embarquer. On peine à croire qu’avec un demi-escadron en phase d’entraînement, elle s’aventure dans le ciel désormais encombré de la Syrie.

Et si des navires chinois, actuellement en tournée diplomatique en Europe (ici en Pologne) ont effectivement transité par la Méditerranée, c’est sans doute car c’est le chemin le plus court depuis la Chine.

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