Kaboul: 6 morts après l'attaque d'un hôtel de luxe

  21 Janvier 2018    Lu: 962
Kaboul: 6 morts après l'attaque d'un hôtel de luxe
L'hôtel Intercontinental de Kaboul a été le théâtre d'une prise d'otage et d'affrontements meurtriers durant 12h dans la nuit de samedi à dimanche.
'attaque de l'Hôtel Intercontinental de Kaboul a pris fin dimanche matin après douze heures de résistance de la part du commando armé qui y avait fait irruption samedi soir en tirant à vue sur les clients et le personnel. L'attaque n'avait toujours pas été revendiquée.

Nuit de terreur

Cette opération a fait, selon un bilan encore très provisoire, six morts (cinq Afghans et une étrangère dont la nationalité n'est pas précisée). Un précédent bilan faisait état d'un total de cinq morts.

«L'attaque est terminée, tous les assaillants ont été tués, 126 personnes ont été secourues dont 41 étrangers», a annoncé le porte-parole du ministère afghan de l'intérieur, Najib Danish, qui a confirmé la présence de quatre assaillants, dont les corps ont été retrouvés, et non trois comme il l'avait indiqué plus tôt par erreur.

Des «opérations de nettoyage étaient toujours en cours au sixième étage» de l'hôtel pour faire exploser les munitions restantes, a-t-il ajouté. Selon une source sécuritaire, le dernier membre du commando s'était retranché «dans une grande chambre avec des otages, afghans et étrangers» qu'il menaçait de tuer. Avant d'être abattu.

«On l'entend crier aux otages qu'il les tuera tous s'il ne peut pas s'en sortir», précisait encore cette source, illustrant ainsi la terreur qui a régné toute la nuit à l'Intercontinental de Kaboul. Cet hôtel est propriété de l'Etat afghan et non de la chaîne internationale éponyme.

Alors qu'une fumée noire s'échappait du 6e et dernier étage de l'établissement peu après 08h00 locales (04h30 en Suisse) dimanche, des hommes ont tenté de s'enfuir par un balcon au moyen de draps noués. L'un d'eux a lâché prise. Le tout a été diffusé en direct à la télévision.

Dans l'obscurité totale

Le commando s'était introduit dans l'hôtel samedi peu après 21h00 locales (18h30 en Suisse), déclenchant une explosion avant d'ouvrir le feu au hasard. «Quatre assaillants sont à l'intérieur du bâtiment, ils tirent sur les clients», avait annoncé un responsable de la Direction nationale de la sécurité (NDS), les services de renseignements afghans. L'électricité a été coupée dans le quartier. Situé sur une colline de l'ouest de Kaboul, l'hôtel est resté dans l'obscurité toute la nuit. De hautes flammes s'échappaient du toit en raison d'un incendie déclenché par les assaillants.

«Je peux entendre des coups de feu qui semblent provenir du premier étage, mais je ne sais pas où ils sont. Nous sommes cachés dans nos chambres. Faites que les secours arrivent vite», a supplié un client retranché au 3e étage, joint au téléphone par l'AFP.

«Priez pour moi, je vais certainement mourir», a posté en soirée sur Facebook Aziz Tayeb, directeur régional de la compagnie Afghan Telecom. Avant d'ajouter: «Je suis sorti, mais une centaine de mes collègues et amis sont toujours coincés entre la vie et la mort». Tous se trouvaient à l'Intercontinental pour une conférence.

A l'heure du dîner

Au cours de la nuit, les forces spéciales épaulées par des forces de l'OTAN ont repris progressivement le contrôle des étages.

Sur Twitter, des proches angoissés demandaient des nouvelles des leurs qui séjournaient dans l'hôtel. Selon un voisin de l'hôtel, qui a joint des membres du personnel, «les assaillants sont arrivés par le couloir durant le dîner. Puis ont forcé les chambres, pris des otages et ouvert le feu sur certains d'entre eux».

Plusieurs fortes explosions ont été entendues peu après 05h30 (01h00 en Suisse) après une relative accalmie. Puis le jour s'est levé sur Kaboul et sur la façade en partie noircie du bâtiment.

Un comptable de l'hôtel qui a pu s'échapper grâce à sa bonne connaissance des lieux a indiqué que «les gardes se sont sauvés sans combattre, ils n'ont pas riposté, ils n'avaient aucune expérience». Selon lui, une nouvelle compagnie privée a pris début janvier en charge la sécurité de l'hôtel. «Nous enquêtons pour comprendre par où sont entrés les assaillants», a indiqué cette personne.

Le nombre exact de personnes se trouvant dans l'hôtel lors de l'attaque restait toujours incertain dimanche, de même que la nationalité des étrangers présents.(AFP)

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