Une source au ministère a confirmé jeudi à l'AFP, sous couvert d'anonymat, "l'annulation de cette visite en raison des négociations en cours entre le Jamiat et la présidence", ajoutant qu'un des vice-ministres représenterait l'Afghanistan au Conseil de sécurité.
Selon un responsable du Jamiat, Kamaluddin Hamid, le parti a ordonné à M. Rabbani de rester à Kaboul: "La Commission chargée des négociations a décidé que la présence de Salahuddin Rabbani est importante à ce stade".
"Sauf changement de dernière minute, il n'ira pas à New York. C'est dans l'intérêt national", a déclaré ce responsable à l'AFP.
Une délégation du Conseil de sécurité a achevé lundi une visite de trois jours à Kaboul - la première depuis 2010 - durant laquelle elle s'est entretenue avec les autorités afghanes de la sécurité et des élections parlementaires prévues officiellement cet été.
Le Jamiat, membre de la coalition gouvernementale en place depuis les élections de 2014, réclame entre autres davantage de transparence et le renforcement du rôle des partis aux prochaines élections.
Le 18 décembre, le président Ashraf Ghani a annoncé le "remplacement" d'Atta Noor, tout-puissant gouverneur de Balkh depuis 2004, mais un mois plus tard ce dernier refuse toujours de céder son poste, mettant l'autorité présidentielle à rude épreuve.
"Je suis toujours gouverneur et le resterai tant qu'un accord n'est pas trouvé (avec) la présidence" a-t-il prévenu cette semaine.
Selon une source occidentale, les Etats-Unis, principal soutien du gouvernement afghan, s'impatientent. Le vice-président Mike Pence a réitéré son soutien à M. Ghani mardi et l'a appelé à "conduire des négociations pacifiques" pour sortir de la crise.
Pour un diplomate afghan, l'absence de M. Rabbani constitue un "manque de respect" pour les Nations unies et montre que la situation est "dans l'impasse": "Ghani pourrait bien virer Rabbani sans tarder", a-t-il pronostiqué.
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