Manvendra Singh Gohil, 51 ans, est membre d’une des plus vieilles familles royales indiennes. L'homme est bien conscient que les mentalités n'ont pas encore évolué : trop nombreux sont encore les Indien-e-s qui vivent leur homosexualité dans la clandestinité et la constante crainte d'être découvert. Après avoir milité contre le sida, notamment en suspendant des préservatifs aux arbres pour encourager les rapports protégés, le prince a annoncé l'ouverture d'un centre LGBTQ sur les terres entourant son palace.
"Puisque je ne compte pas avoir d'enfants, je me suis dit 'pourquoi ne pas utiliser toute cette place pour une bonne cause ?'", a expliqué Manvendra Singh Gohil auprès de Reuters. L'objectif du centre est d'être d'offrir à la population LGBTQ un refuge, une sensibilisation aux maladies sexuellement transmissibles, des soins médicaux ainsi que des formations professionnelles.
En Inde, les personnes homosexuelles font partie des couches les plus vulnérables de la société : chassées par leur famille, elles se retrouvent souvent sans domicile fixe. Certains couples ont même dû fuire le pays après avoir été menacés de mort. Cette défiance, Manvendra Singh Gohil en sait quelque chose : lorsqu'il a fait son coming out il y a 10 ans, des gens ont brûlé des effigies de lui dans la rue.
Celui qui a commencé par être renié par sa famille qui l'a déshérité publiquement, avant d'être accueilli à nouveau, veut aujourd'hui lutter contre toutes les discriminations faites aux individus dont l'orientation sexuelle est jugée hors-norme. Interrogé par la chaîne YouTube "Come Out Loud", il expliquait ne pas être à la recherche de privilège mais plutôt vouloir être un activiste de l'amour.(Mashable)
Tags: #Inde