Mardi à Tunis, les policiers ont fait usage de gaz lacrymogènes dans deux quartiers ainsi que contre une foule qui envahissait un supermarché de la chaîne Carrefour, a rapporté un témoin. On ne signalait aucun blessé.
De nouveaux heurts ont été signalés à Tebourba, ville à 40 km à l'ouest de Tunis, là même où un manifestant avait été tué lundi, ont rapporté des témoins. Des soldats patrouillaient dans Tebourba ainsi qu'à Jelma, une ville du centre du pays où ont été signalées là aussi des échauffourées.
Selon le ministère de l'Intérieur, 44 personnes ont été interpellées à travers le pays pour port d'armes blanches et divers faits de violence.
"Ce qui s'est produit n'a rien à voir avec la démocratie ou des manifestations contre des hausses de prix", a dénoncé Khelifa Chibani, porte-parole du ministère. "Hier, des manifestants ont incendié deux postes de police, ils ont pillé des magasins, des banques et endommagé des biens publics et privés dans de nombreuses villes."
Le Front populaire, coalition de l'opposition tunisienne, avait appelé dans la journée à la poursuite du mouvement de contestation contre le budget 2018, considéré comme "injuste".
Le secrétaire général du puissant syndicat Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi, a réclamé pour sa part une augmentation du salaire minimum et de l'aide aux familles nécessiteuses, rapporte l'agence de presse TAP.
Confronté à la baisse de la fréquentation touristique et des investissements étrangers, le gouvernement tunisien dit n'avoir d'autre solution que ces hausses de prix pour tenter de réduire le déficit public et satisfaire aux exigences des partenaires financiers de Tunis, Fonds monétaire international (FMI) en tête qui a négocié l'an dernier une ligne de crédit de 2,8 milliards de dollars en échange de réformes économiques.
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