Ce comportement irritant est avant tout un présage de divorce

  01 Janvier 2018    Lu: 937
Ce comportement irritant est avant tout un présage de divorce
Le silence. L'indifférence. La dérobade. Quelle que soit la manière, ignorer votre partenaire ou se soustraire à la conversation pendant une dispute est une faute impardonnable dans une relation.
En fuyant la discussion, on peut avoir l'impression de pouvoir éviter une dispute à peu de frais mais, à force, les conséquences peuvent être lourdes. John Gottman, professeur de psychologie, pense en effet qu'employée de manière systématique cette attitude est un indicateur fiable de divorce à venir.

Pendant quarante ans, ce chercheur de renom et son équipe du Gottman Institute ont étudié les relations de couple afin de déterminer les principaux signes avant-coureurs de divorce. John Gottman les a baptisés "les quatre cavaliers de l'Apocalypse", une formule qui peut sembler un peu emphatique, mais c'est de l'avenir de votre couple qu'il s'agit!

Les erreurs de communication sont plus répandues qu'on ne le pense: le mépris, la critique, l'attitude défensive et la dérobade (c'est ainsi que John Gottman décrit la fuite émotionnelle devant son partenaire) figurent en tête de liste.

Se dérober, c'est lâcher prise au moment même où votre partenaire vous propose d'avoir une conversation sérieuse. Au lieu d'essayer de résoudre un problème, vous baissez les bras, tournez les talons et laissez votre partenaire, blessé, en plein désarroi.

Existe-t-il un antidote à la dérobade? Des thérapeutes de couple donnent ci-dessous sept conseils à l'intention des habitués de la fuite émotionnelle.

1. Concentrez-vous sur un seul sujet à la fois.

"Mes clients racontent souvent qu'ils coupent court à la dispute car ils ont peur d'être submergés et dépassés par les événements. C'est un mécanisme de protection. Lorsqu'il en est conscient, l'autre doit essayer de ne pas noyer le fuyard potentiel sous un flot d'informations. Je conseille aux couples de se concentrer sur un seul sujet à la fois. Lorsqu'elle entend 'c'est comme quand tu fais...', la personne vulnérable le ressent comme une parole de trop. Il ne lui reste qu'une solution: décrocher. Certaines personnes se dérobent sur le moment mais repensent au problème plus tard, et peuvent avoir envie d'en reparler. Impossible, si l'autre partenaire les pousse dans leurs retranchements et ne leur laisse pas le temps de la réflexion. Il faut accepter que les personnes qui se dérobent ont parfois besoin de s'attaquer aux problèmes à petites doses et éviter d'aborder en même temps tous les problèmes qui se posent dans une relation" ― Vikki Stark, psychothérapeute et directrice du Centre Sedona (Montréal)

2. Prenez conscience des réactions physiques précédant la dérobade.

"Généralement, des réactions physiologiques internes – cœur ou respiration qui s'accélère – et externes – tourner le dos à son partenaire ou fermer les yeux et pousser un profond soupir – précèdent le moment de la dérobade. Ce sont des alertes auxquelles votre partenaire doit rester attentif. Discutez-en pendant les moments de crise pour que vous puissiez, tous les deux, en reconnaître les signes annonciateurs." ― Danielle Kepler, thérapeute à Chicago

3. Laissez-lui le bénéfice du doute.

"Très souvent, vous vous dérobez car vous êtes persuadé que votre partenaire ne vous écoutera pas ou ne fera aucun effort pour changer les choses. Au lieu d'insister, il vous paraît plus simple de vous taire, même si cela vous ronge de l'intérieur. Arrêtez de voir les choses de cette manière. Accordez à votre partenaire le bénéfice du doute. Son intelligence, son humour, sa générosité ou sa bienveillance vous ont séduit. Faites confiance à ses qualités pour que ça bouge. Dites-lui ce que vous aimeriez voir changer. Vous prenez le risque d'essuyer une rebuffade, mais au moins vous donnez une chance à votre partenaire (et à votre relation)." ― Aaron Anderson, thérapeute matrimonial et familial à Denver

4. Trouvez une méthode pour vous calmer quand l'émotion vous submerge.

"Il y a de fortes chances que l'énervement précède la dérobade. Continuer à discuter quand votre cœur bat la chamade et que les émotions vous submergent ne sert à rien car votre cerveau ne reçoit plus suffisamment d'oxygène. Au lieu de réagir de manière impulsive, respirez profondément, allez vous promener ou trouvez une activité distrayante. Ne ruminez pas en pensant à votre future argumentation car ce n'est pas comme ça que vous allez interrompre le flot des émotions. Il n'y a pas de mal à faire une pause pendant un conflit." ― Kari Carroll, thérapeute conjugale à Portland

5. Promettez-vous de ne pas vous disputer quand vous êtes tous les deux au bord de l'épuisement.

"Nos emplois du temps influent sur notre niveau de stress et d'anxiété, et sur notre tendance à la dérobade. Pour y remédier, il faut savoir anticiper et créer les conditions pour parler de nos sentiments. Choisissez un jour et une heure qui vous conviennent à tous les deux, dans un endroit calme, propice à une conversation de qualité. Avant de vous exprimer, expliquez à votre partenaire que vous aimeriez un échange le plus ouvert possible, obtenir son attention pleine et entière et un réel effort de sa part pour comprendre votre point de vue. En créant un espace serein pour échanger vous mettez toutes les chances de votre côté pour éviter la dérobade." ― Deborah Holt, thérapeute matrimoniale et familiale à Dallas

6. Si vous avez le sentiment que vos confidences ne sont pas prises au sérieux, dites-le à votre partenaire.

"L'expérience vous a montré que votre partenaire ne vous écoute pas et ne fait rien de constructif pour accéder à vos demandes? Vous n'avez pas envie que vos confidences tombent encore dans l'oreille d'un sourd, donc vous préférez les garder pour vous? Au lieu d'en faire un ulcère, parlez-en à votre partenaire. Dites-lui que vos demandes ne sont pas prises au sérieux et que vous en ressentez de l'amertume. Avec un peu de chance, il saisira l'occasion d'en discuter." ― Aaron Anderson

7. Si vous n'avez vraiment pas l'énergie de vous lancer dans une discussion, reportez-la à un autre moment.

"Il ne faut pas avoir peur de demander: 'Peut-on en parler plus tard? Je ne me sens pas de le faire maintenant.' Ne laissez pas traîner pour autant. Vous devez impérativement trouver un moment de disponibilité et proposer à votre partenaire une heure précise au cours des prochaines 24 heures pour discuter de ses préoccupations." ― Craig Lambert, conseiller conjugal à San Diego. (HuffPost)

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