Erdogan, président de la Turquie: "La région a tout à gagner "d`une normalisation des relations avec Israël"
S`adressant à des journalistes au cours de son vol de retour du Turkménistan, Erdogan a dit qu` il y aurait tant à gagner pour la région d`un processus de normalisation (avec Israël), mais que cela ne pourrait intervenir qu`à la condition que les deux pays aboutissent à un accord de compensation concernant l`assaut du Marmara".
Un message qui fait réagir
Selon le ministre de l`Energie israélien, Youval Steinitz, les déclarations d`Erdogan sont un exemple de la contribution diplomatique positive qu`apporte la découverte des ressources de gaz naturel israéliennes. "Je ne doute pas que les déclarations d`Erdogan ont à voir avec une meilleure promotion d`un cadre et d`une compréhension dans la région, expliquant que le gaz naturel (israélien) sera disponible d`ici quelques années".
Un responsable israélien qui a demandé à ne pas être identifié a déclaré à I24news que "nous sommes loin de la réconciliation. Erdogan est clairement en détresse, mais il a besoin de faire des changements importants, d`abord et avant tout ne plus héberger les membres du Hamas et cesser d`acheter du pétrole à Daesh".
Le directeur général du ministère des Affaires étrangères israélien, Dore Gold assure, quant à lui, qu`"Israël aspire à avoir des relations stables avec la Turquie et cherche toujours des moyens d`y arriver".
Des relations jusque là tendues
Les relations entre la Turquie et Israël se sont détériorées en mai 2010 après l`incident de la flottille se rendant à Gaza au cours duquel neuf activistes turcs pro-palestiniens ont trouvé la mort lors d`affrontements pendant l`assaut du navire Mavi Marmara par les commandos de marine israéliens.
La Turquie, sous la houlette du Premier ministre puis président islamiste Recep Tayyip Erdogan, est devenue un des principaux adversaires d`Israël dans la région et tous les efforts de réconciliation ont échoué jusqu`à aujourd`hui.
Les relations très tendues entre Ankara et Moscou suite à l`incident récent de l`avion russe abattu par la chasse turque pourraient être à l`origine de l`appel du pied de la Turquie à Israël.
Une partie des militaires turcs déployés près de la ville de Mossoul (nord), en Irak, ont quitté la zone pour se diriger vers le nord "dans le cadre d`un nouveau dispositif", a rapporté lundi l`agence de presse pro-gouvernementale Anatolie.
La Turquie a déployé il y a deux semaines plusieurs centaines de soldats et des chars à Bachiqa, à proximité de la deuxième ville d`Irak Mossoul occupée depuis juin 2014 par les djihadistes du groupe Etat islamique (EI), provoquant de vives tensions avec le gouvernement de Bagdad.
Dimanche, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Gennady Gatilov a critiqué la présence turque en Irak. "Les actions de la Turquie dans le nord de l`Irak sont illégales. Il s`agit d`une invasion d`un Etat voisin qui ne peut être justifié par le prétexte d`entraînement", a affirmé le responsable russe.
La semaine dernière, Erdogan avait justifié l`entrée des troupes turques en territoire irakien par la nécessité d`entraînement afin de combattre l`Etat islamique, ajoutant que ces forces n`étaient pas opérationnelles et que "leur retrait était hors de question".