La Turquie prête à reprendre des migrants depuis la Grèce continentale

  10 Décembre 2017    Lu: 594
La Turquie prête à reprendre des migrants depuis la Grèce continentale
La Grèce a persuadé la Turquie d'accepter les retours de migrants depuis sa partie continentale en vertu du pacte UE-Turquie, assure ce week-end le quotidien grec Kathimerini, une nouvelle qui permettrait de soulager les îles dont les camps sont plus que saturés.

La Turquie, indique le quotidien libéral, aurait accepté "le principe" de cette disposition durant la visite de deux jours en Grèce, jeudi et vendredi, de Recep Tayyip Erdogan, la première d'un président turc dans ce pays en 65 ans.

Les services du Premier ministre Alexis Tsipras n'ont pas répondu aux demandes de commentaires de l'AFP. Néanmoins, une source gouvernementale grecque avait indiqué vendredi, sans autres détails, qu'Athènes et Ankara avaient décidé de "nouvelles mesures de coopération pour décongestionner les îles, aux termes du pacte UE-Turquie".

Le pacte, entré en vigueur le 20 mars 2016, prévoit le renvoi en Turquie des migrants illégaux arrivant sur les îles grecques proches de la Turquie (généralement Lesbos, Chios, Kos, Leros et Samos), et la réinstallation parallèle de réfugiés syriens de Turquie en Union européenne. Il a fait drastiquement baisser le nombre d'arrivées, après la vague qui avait vu passer un million de personnes, surtout Syriennes, par la Grèce vers le reste de l'UE en 2015 et début 2016.

Cependant, la plupart des personnes arrivées sur les îles grecques depuis son entrée en vigueur ont demandé l'asile en Grèce pour échapper au renvoi.

Les services de l'asile sont débordés, et les autorités grecques ont jusqu'à présent laissé les personnes sur les îles, à l'exception des plus vulnérables, en attendant la réponse définitive à leur demande d'asile.

Athènes en effet a jusqu'à présent estimé que les termes du pacte ne permettaient pas de renvoyer en Turquie une personne déboutée de l'asile s'il elle ne se trouvait pas physiquement sur l'île où elle est arrivée.

Plus de 15.000 personnes s'entassent ainsi sur ces îles dont les installations ne peuvent en accueillir décemment que le tiers à la moitié, provoquant des tensions.

La situation est régulièrement dénoncée par les ONG, qui demandent, particulièrement à l'arrivée de l'hiver, qu'elles soient massivement déplacées vers le continent, où existent des installations beaucoup mieux aménagées.

Plus de 3.500 personnes ont été transférées vers la Grèce continentale entre octobre et novembre, a cependant souligné le ministère aux migrations. Il s'agit principalement de personnes malades, de femmes enceintes, de familles.

Le reste de l'UE ne voit pas forcément d'un bon oeil des transferts importants vers le continent, d'où il est notoirement plus facile que depuis les îles d'atteindre le nord de l'Europe, qui reste le rêve de nombreux réfugiés.

Ainsi, Kathimerini cite l'ambassadeur des Pays-Bas à Athènes, Caspar Veltdown, qui s'était récemment inquiété que "des transferts massifs vers le continent, alors que presque personne n'est renvoyé en Turquie, ne mine l'accord au bénéfice des réseaux turcs de trafic d'êtres humains".

Selon les dernières statistiques de la Commission européenne (7 décembre), 1475 personnes ont été renvoyées en Turquie dans le cadre du pacte (674 en 2017, 801 en 2016) et 11.563 réfugiés syriens réinstallés en UE dans le même temps, toujours en vertu de ce pacte.

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