Selon le quotidien croate Vecernji list, M. Prajlak a écrit cette lettre il y a deux ans mais il a demandé à sa famille de ne l'ouvrir qu'après son décès.
«Je n'ai besoin ni d'obsèques, ni de cercueil. Dispensez mes cendres aux quatre vents au-dessus de Mirogoj [cimetière pour les personnalités connues à Zagreb, ndlr]», a-t-il ainsi écrit.
D'après les médias, cette dernière volonté de Slobodan Prajlak a surpris la délégation dirigée par le ministre croate des Anciens combattants, Tomo Medved, ainsi que par Miroslav Tuđman, le député et fils du premier Président croate, Franjo Tuđman qui étaient venus voir la famille pour discuter de l'organisation des obsèques.
Comme l'indique Vecernji list, se référant à ses sources, l'organisation des obsèques de Slobodan Prajlak devrait être confiée au conseil croate des généraux. Le gouvernement croate aurait mis en jeu son image internationale s'il organisait lui-même les obsèques d'un individu condamné par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie de La Haye.
Le 29 novembre, l'ancien officier supérieur de l'armée croate, Slobodan Prajlak, a avalé une fiole de poison après que la Chambre d'appel du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie de La Haye a refusé de réduire sa peine. En 2013, M. Prajlak a été condamné à 20 ans de prison. Avant de se suicider, M. Prajlak a rejeté avec mépris le verdict de la Chambre d'appel du Tribunal en affirmant qu'il n'était pas «un criminel de guerre».
La Haye a ensuite confirmé le décès de Slobodan Prajlak, 72 ans, et a annoncé avoir ouvert une enquête indépendante.
Mercredi dernier, le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY, créé en 1993 pour juger des personnes accusées de crimes de guerre durant les conflits des Balkans) avait condamné à la réclusion à perpétuité l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie Ratko Mladic, le reconnaissant coupable de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité. Toutefois, pour beaucoup de Serbes, il reste un héros.
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